La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
300 Correspondance d 'A. Baillv - 1664- 1672 d' environ quatorze mille homes4, tous François et Savoiards excepté le re giment de Santena qui fit des merveil les. Comme j ' etois le seul secretaire qui entendais et ecrivois en français, j ' etois ordinairement emploié à rece voir et à ecrire les capitulations qu'on envoioi t en France,. Nous ne trovasmes du costé de Genes qu' une seule place qui nous arreta. Ce füt l e chateau de Gavir'. On y fit deux bateries. L' une sur la rue du bourg, où 1 ' on dressa un cavai ier7, J ' autre par l ' ordre du feu conetable de J ' EdiguiereX , à main droite sur une butte de montagne par J e courage et J ' adresse des sol dats, qui y trainerent des canons. / (f04r) Cette derniere baterie desola les as- courir le bruit que l 'armée devait partir pour Genève. Mais le 22 j uin, deux jours avant la date fixée pour l ' attaque, Gênes découvrit le complot et l 'éventa, en fortifiant ses l ieux stratégi ques. Les Génois firent ensuite appel aux soldats corses, pendant que la ville de Lucques leur offrait ses armes et que le doge Alessandro Grimaldi envoyait des soldats à Girolamo Spinola, gouverneur de Savone. Charles-Emmanuel II, informé de l'échec de son plan, ordonna de re noncer à la marche sur Savone et de reculer. Les hostilités cessèrent le 29 octobre 1 672 et cette petite guerre se termina par une paix de compromis signée le 1 0 janvier 1 673 sous le patro nage de Louis XIV. Par la suite toute la responsabilité de la défaite fut attribuée au comte Ca talano Alfieri, représentant d\me ancienne famille d' Asti, qui devint le bouc- émissaire; il dut soutenir un procès long et pénible intenté contre lui par le président Carlo Antonio B lancardi, procès qui vit son tenne avec la mort du vieux comte, malade et humilié en 1 674. Nous ne connaissons pas les raisons pour lesquelles Mgr Bail ly envoya ce récit au duc, si ce n'est la volonté de mettre à sa disposition ses connaissances sur le sujet. Cf. E. R1coTT1, op. cit., t. IV, pp. 1 89- 1 90: F. HAYWARD, op. cit . . t. Il. pp. 1 90- 1 9 1 ; G. A M o RETTI, op. cit., t. IL pp. 27-32; C. Rosso, Il Seicento, cil., p. 257. Sur la deuxième gue1Te de Gênes voir aussi G. DEMARIA, Carlo Enumuele Il e la congiura di Raffàe/e della Torre, No vara, F.l l i Miglio, 1 892; SALVI, Carlo Enwnue/e Il e la guerra contro Genova del/ "anno 1672, Roma. Uftïcio Storico del Comando del Corpo di Stato Maggiore, 1 933. Sur le cas Altïeri-Blancardi cf. B .R.T., Ms. St. P. 5 14. La ca/unnia svelata. overo li riscontri dell'in nocenza difesa del/ '11/.1110 et Ecc.rno signor conte Cata/ano Alfieri; G. CLARETTA, Su/le av- 1•e11ture di Luca Assarino et Cerola1110 Brusoni chiwnati alla corte di Savoia ne/ secolo XVII, Torino, Stamperia Reale. 1 873, pp. 97- 1 03 . ' En effet l' armée d e Charles-Emmanuel I pouvait compter s u r quatorze mille hommes et deux mille cinq cents chevaux. 5 Nous n' avons pu retrouver ces documents. " Gavi fut l 'objectif intermédiaire des troupes franco-savoisiennes. Celles-ci s'emparèrent de Voltaggio: l ' unique voie pour rejoindre Gênes était, ainsi, barrée et le fort de Gavi com plètement encerclé. G. AMORETTI, op. cit. , t. I l . p. 28-29. ' On dit 'dresser un cavalier' lorsqu' il s ' agit d'édifier une sorte de fortification très élevée et où l ' on met des pièces de canon. soit pour l ' attaque, soit pour l a défense d' u ne place. Dictionnaire de l 'Académie, cit.. t. 1, p. 1 84. ' François de Bonne. duc de Lesdiguières. li naquit à Saint-Bonnet de Champsaur d ' une fa mi lle noble mais très pauvre. En 1 622. il abjura le calv inisme, et à la suite de cet acte on lui accorda la charge de connétable. Cf. E. DuFAYARD. le Connétable Lesdiguières, Paris, Hachette, 1 892.
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