La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 647 303 ville, ses fautes communes sont de s ' enivrer, de d ire des parol les horrible­ ment sales aux femmes, d ' enlever les putains des mains des officiers de Y.A. R . les menant en prison, de jouër toute la nuict aux cartes dans les ca­ barets, d ' oü i r en confession sans licence, ni authorité publiquement dans les eglises. Ceux [ . . . ] " est tout à fai t scandaleux, des femmes supçonnées d ' estre ses amies, de prester de l ' argent à usure, de battre le monde. Enfin, Monseigneur, i l est peu de desordres qu ' i l ne commette. Mon Procureur Fiscal' en a formé sa plainte par devant mon Official\ et rnesme a fai t voir qu' i l a desja esté cy devant excomunié pour ces sortes d ' excés ausquels i l est retombé, aprés l ' absolution qu' i l en avoit receu de mo i avec trop de fa- cide q u ' i l a commis avec des armes permises. le chastie quand il l ' a fait avec des armes dc­ fendues. quia . dit-i l, crimen p1'it ' iligiatu111 rrnhit od se cri111e11. L' Evesque a commandé au Juge et Fiscal ducaux de lui remestre lesdites informations ù peine des censures: i l s en ont appellé comme d ' abus au Senat. L'l::'.vesque a envoié demander advis au sieur Genot ù Cham­ beri pour s�avoir s ' i l seroit bien fondé de reiterer les commandements nonobstant ladite ap­ pellation. Il lui a respondu que non. qu'il avoit abusé. que le Senat casseroit ses defenses. retiendroit la cause. j ugeroit et condamneroit le S ieur Roi scion les Status parce qu'il conoit. sans contredit. de tous les crimes privilegiés. Crimes co m m i s contre J ' authorité de l ' Eglise. P[ri mo]. l i a v iolé les constitutions synodales en tout cc qu'elles defendent. particu l icrc­ ment sous peine d'excommunication. ipso facto. sur quoi le Juge ecclesiastiquc 1 ·a dcclaré excommunié. Nota. per rcl apsum. car il avoit desja autrefois excommunié pour mesme fait. Tout excommunié qu'il est. et sciens. en la sentence lui avoit esté intimé. il celcbrc la messe publiquement un jour de dimanche. Il est clcclaré i rregulier et privé de son bcncfice selon les saints Canons et le Pape en pourvoit un autre prestre qui en a pris possession. 2° Aiant esté publ iquement suspendu des confessions dans un plein sinode OLl il assistoit en personne. il a confessé publiquement une femme q u ' i l entretenoit ehés l u i . dont il a eu une ti lle avec le scandale de tout le monde. 111 in 11cris. Il blaspheme ord inairement. passe les jours et les nuits au jeu des cartes. ne dit point d' of­ fice. lit quand il est au \cheur/ [sicj des livres profanes au lieu de son breviaire. dit qu'il ne distingue point les jours de jeusnc d'avec les autres et enfin i l est reconu et reputé pour un impie. Et parce que J'Evesquc lui a defendu de tenir ladite femme chés lui et à elle d ' y de­ meurer et de se confesser ü l u i . il l ' a calomnié d ' une façon du monde la plus cruelle et la plus horrible. mesme par l ibelles diffamatoires q u ' i l a fait attacher clans les carrefours de ceste v i l le. ù la porte du palais dudit Evesque et avec la derniere impieté :1 celle de l ' eglisc cathedrale. Et sur l a plainte dudit Evesque et les informations qu ' i l en a fait prendre. Je Juge metrnpoli tain a dcclaré Roi calomniateur et ra obl i gé de se desdire et de faire audit Evesque les satisfactions portées par la sentence qu'on envoie. Aprés cela peut-il avoir des protecteurs'J On fera i mprimer tous les actes et la sentence du Metropolita.i n qu'on a en­ voiée à Rome avec ordre esprés de la mettre sous presse. sera distribuée par copies au Sa­ cré Col lege avec des notes. » (A.S.T.. Corte. Lettere Vesco1'i, liasse 20. fasc. 7. lettre 236). ' François-Jérôme Françons. Cf. n. 27, lett. 579. ' René Ribitel. neveu de Bailly.