La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

40 Corre.1pondance d "A. /311illY - 1664- 1672 tres parisiennes, il conti nue de manifester envers son ami de jeunesse un at­ tachement sincère que l ' on perçoit aisément derrière les formules rituel­ les127. En outre, il adresse également plusieurs lettres à la deuxième femme de Charles-Emmanuel 11, Marie-Jeanne-Bapti ste de Savoie-Nemours, qu' i l avait connue toute jeune à Paris e t pour laquelle il éprouvait depuis touj ours la plus haute considération 1 '". Tout cela lui permet de varier non seu lement le sujet, mais aussi le style de ses l ettres 1n. Principalement, il écri t au duc et à son secrétai re afin de les informer sur les affaires du duché et sur les rel ations qu ' i l avait avec les représentants ducaux dans la Val lée cl' Aoste. À ce propos, on a déj à eu l ' occasion de sou­ ligner la valeur documentaire de ces missives pour l ' histoire de ce 'duché dans le duché' . Pour ce qu i est de la forme des lettres, naturellement notre épi stol ier res­ pecte les conventions qui sous-tendent à la rédaction des lettres, telles qu ' el­ les sont décrites dans les manuels de l ' époque1 10• J I va de soi qu'il respecte les formules invariables imposées par les contraintes soc iales: à ce sujet i l s e conforme généralement aux normes e n particul ier pour c e q u i est de la position d ' éléments extérieurs tel s que la formule i n i ti ale, la souscription, l a date et l a modulation des marges et des blanc s 1 1 1 • Lors de la rédaction du texte, il continue de suivre le schéma classique de la lettre, qui trouve son fondement dans les principes de la rhétorique et de l ' él oquence ancienne 1'2: à l ' exorde ( sorte de petit compliment qui a pour fin de mettre l ' épi stoli er '" Au sujet de la querelle entre Bailly et Saint-Thomas voir la note 7 de la lettre 547. "' Voir aussi le paragraphe /.2 précédent. "" Sur le nombre total des missives et sur les différents destinataires des lettres contenues dans ce recueil voir 5. 1 . Description et identificmion des mcmuscrits. ''" L' un des plus célèbres fut sans doute celui de 1. PUGET DE LA SERRE (Le Secrétaire de la co111; ou la Manière d'écrire selon le /emps. Lyon. chez P. Muguet. 1 646). œuvre qui fut aussi traduite en i talien (Cf. Il Secretario alla 1noda. portaro dalfmncese da Livio Alessan­ dri, con un ' aggiunta di lellere moruli e co111pli111en1i. Venezia. G. G. Hertz. 1 668). '" M. T. SHIRT. op. cit., t. l. pp. 77- 1 1 2. '" Au cours du XVII' siècle on assista à une floraison de traités d"éloquence et de rhétori­ que parmi lesquels nous nous bornons de citer A. VALERIO. De rhelorica ecclesiastica sive de modo concionandi, liber rres per quam erudili Augustinii Valerii Veronensis doctissimi episcopi. Coloniae, apud Gervinum Calenium, et lweredes Quontelios. MDLXXV: R. BARY. La rhétoriquefrançaise où ! 'on trouve de nouveaux exemples sur les passions et sur lesfi­ gur es. Paris, chez Pie1Te Le Petit, 1 659; R . P. L. de GRENADE, la rhétorique de l ' Église ou ! 'Eloquence des prédicateurs. Traduitte nouvellement de l 'espagnol en François, Paris, chez Jean Villette, 1 698. Avec approbation et privilège du Roy. S ur l ' éloquence en général cf. M. FUMAROLI, l 'âge de l 'éloquence. Genève, Droz. 1 980.

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