La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Jntroduction 4 1 dans les bonnes grâces du desti nataire) , suit l e discours (ou sujet de l a l et­ tre), tandis que la concl usion sert pour exprimer l ' affection qu ' il porte sur le destinataire avec l e s souhaits de bonne santé et de fortune, comme par exemple dans la formule de c lôture de la lettre 552. Pour ce faire, Bai l ly recourt à une prose l a plupart du temps c laire à l ' aide de phrases courtes, qui permettent de synthétiser l essentiel, sans pour au­ tant oublier les détail s s ignificatifs. Cependant, lorsqu ' i l s ' agit de questions parti culièrement délicates, il ne craint pas de s ' étendre sur le sujet et il uti­ lise souvent l a subordination pour décrire l a complexité des enjeux. C' est le cas par exemple, de l a l ettre où il donne son avis sur les questions l iées au commerce ( lettre 579), ou bien de celle où il relate de ses différends avec le Nonce ( lettres 597 et passim). Une particularité de la correspondance parisienne était l ' envoi, de la part de Bailly, soit de véritables gazettes1'1, soit de lettres débordantes de détai l s sur l e s évènements qu i s e produi saient à la cour française, et qu i devaient compléter les informations envoyées à sa maîtresse par les ambassadeurs et les agents officiels de la cour1\.j. Cela ne se produit pas dans les missives envoyées d' Aoste, où Bailly est plus concis, à notre avi s pour deux raisons essentiel les: d ' abord, son intention principale est désormais cet le de saisir l'attention d ' un duc qui est en train de consolider son pouvoir et donc for­ cément dispersé sur p l usieurs centres d' intérêt1 1'; ensuite, les évènements qu' il nous relate se rattachent beaucoup p l us à l a vie quotidienne et aux af­ faires admini stratives et ont beaucoup moins de charme que les fastes et les enjeux de la cour paris ienne. Bai l ly cesse d ' ai lleurs d' uti l i ser l a cryptogra­ phie, qui n ' est plus nécessaire, et choisit seulement l ' al lusion ou la périph­ rase, quand i l ne veut pas divu lguer l ' identité de certains personnages ou entend faire demeurer secrète la raison, par exemple, d'un voyage (lett. 566). Comme nous l ' avons remarqué plus haut, Bai l l y écrit aussi pour consoler. 131 En général les gazettes étaient des rapports hebdomadaires à longueur variable sur la si­ tuation politique, militaire et sociale. Rédigées dans un style synthétique et clair. elles étaient généralement accompagnées de lettres relativement courtes. ou des petits billets de com­ pliments. 1" Pour ce qui est des caractéristiques de la correspondance diplomatique au XVII' siècle cf. B. NEVEU, Correspondances diplomatiques et infimnmions. dans «XVII' siècle». 11° 1 78, 1 993, ,PP· 45-59: J .-F. DE RAYMOND. Correspondance et corre.1pondances diplo111otiq11es, dans Ecrire, publier; lire. Les correspondanres (Problématique et économie d 'un 'genre lit­ téraire ), op. cit. , pp. 1 26- 1 42. 115 Cf. Introduction /. L 'Hadrien de Piémonl prend le pouFoir.

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