La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
56 Correspondance d 'A. Bailly - 1664- 1 672 Y.A.R. me permettra bien, s ' i l luy plaist, de m ' opposer respectueusement à ses tendres sentiments qui luy font appeller cette heureuse fin deplora ble et funeste. Elle est, Monseigneur, advantageuse à cette illustre morte, qui jouit à present de l ' eternelle felicité que la grace divine" et ses heroi ques vertus l uy ont acquise. E l l e est utile à Y.A. R . et à ses peuples pour lesquels elle prie Celuy qui peut tout, et qui ne peut rien refuser aux es prits bien-heureux. Et enfi n , elle doit consoler Y. A.R. , puisqu ' estant vray qu'elle voit du trône de sa gloire vostre royale persone, et toutes vos" roya les, et chrestienes actions, cette chere veüe augmente assûrement sa bea titude / ( f02r) et, s ' interessant à tous vos besoins, elle y pourvoira bien plus efficacement par le credit qu ' e l l e a auprés de Dieu, que par tous les sages conseil s qu ' el l e vous donoit pendant qu' elle e stoit parmi nous'. Je fereih neantmoins, Monseigneur, (non-obstant cette certitude morale que nous était employée à la place de à cause de, pour. Cf. A. HAASE, Syntaxefrançaise du XVI/' siè cle, Paris, Alphonse Picard et fils É diteurs, 1 898. § 1 34, p. 379. "' Dans une de ses lettres pastorales écrites aux curés de son diocèse, Bailly définit la grâce comme « i l lustre et veritable participation de la nature divine». Cf. A. BAII.l .Y, Suite des let tres pastorales. Lyon, Jean Cerle, 1 68 1 , pp. 1 55- 1 66 (la citation se trouve à la page 1 57 ) . 5 Christine e u t toujours J e soin d e garder Charles-Emmanuel Il éloigné d e toutes l e s intri gues de la Cour comme des affaires du duché et Je laissa presque sans instruction. Ainsi, le jeune duc ne se consacrait qu'aux plaisirs de la chasse et aux dive11issements de la cour. Déjà en 1 647, Bailly écrivait de Paris à M.R. Christine de France: <d 'ajouterei donc en cette let tre que l 'on desireroit ici que l ' on eut un soin plus exact de l ' education de S.A.; qu'on tra vaillat à former son esprit, plus qu'à complaire à ces petites passions: que l'on creint que les libertés qu'on Juy donne ne le cmrnmpent, et qu'il ne fom1e des habitudes semblables à celle du Prince dont il porte le nom, soit s e irituelles soit corporelles. Vous m'entendez bien». Cf. L. GIACH!NO. Con: /, p. 7 1 . note 4. A ce sujet voir aussi B.R.T., Docurnenti militari per la storia patria. Mil . Patria 1 28. 22. Vira di Carlo Emanuele li; G . CLARETIA, Storia del r e g110 . . . , cit. , t. L p. 4; F. HAYWARD, op. cit., t. TI, p. 1 88; DB!. op. cir. , t. XXXI, p. 35. La question de l'éducation de Charles-Emmanuel 11 peut être étudiée à panir des documents conservés aux A.S .T., Corte, Real Casa, Catégorie III, Relcr::.ioni dei precettori. Il est éga lement utile de consulter l 'ouvrage du père L. GruGLARJS, La scuola della verirà aperra a ' Principi con occasione della regia educaz,ione data al serenissimo Carlo Emanuele li. prin cipe di Piemonte daMadama Reale Cristina di Francia sua madre, Turin et Venise. 1 665 . Pour une vision plus générale de l ' éducation des princes de Savoie voir P. GurcHONNET, L'éducation des princes de la maison de Savoie, dans «Mémoires de l'Académie des Scien ces, Bel les lettres et Arts de Savoie», 7' série. t. IV, 1 990, pp. 5 1 -79. Cf. aussi J .-F. GERDIL, Plan d 'éducation et d 'études pour le Prince de Piémont, dans «Nouveaux opuscules», pu bliés pour la première fois, Rome, 1 852; M. ZuccHI, l governarori dei pri11cipi reali di Sa voia, i/lustrati nella loro serie, con documenti inediri. Estr. da «Miscellanea di Storia ita liana», vol . Ill. serie I, t. XXII, 1 925. 1 68 pp .. 1' La réduction de la diphtongue a + . vod, comme c'est le cas de la désinence du futur sim ple venant de la forme infinitif + habeo, pouvait présenter des graphies différentes, voire
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