La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

59 Lettre 546 A.S .T. , Corte, Lettere Vescovi, liasse 20, fasc. 7, lett. 27 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Support: Autres mentions: Charles-Emmanuel I I s . I . , s.d. [Aoste, 1 9 j anvier 1 664] 1 un bifeui llet f02v, main B : à S . A . R . j anvier 1 664. L' Evesque d ' Aoste. Monseigneur, Je ne veux pas entreprendre de consoler V.A.R. sur la mort de M.R. vostre epouse2, par des raisons naturelles, car vostre douleur est assûrement plus grande et plus forte que tout ce que l a faiblesse de mon esprit pourrait luy opposer. Pour consoler quelqu'un dans les voyes ordinaires de la nature, i l faut opposer quelque bien q u ' i l possede encore aux pertes qu ' i l a fai tes . Ainsi, on peut consoler une mere de la mort de son enfant par la bonne es­ perance que luy donnent ceux qui luy restent, mais quand cet enfant est uni­ que et que la mort le luy ravit, certainement elle est i nconsolable. Monsei­ gneur, V . A.R. a perdu presque en un moment une mere, et une epouse, et toutes deux uniques'. Quelles raisons <longue puis-je emploier, capables de ' Cette lettre a été rangée ici et datée du 1 9 janvier 1 664, pour deux raisons. Premièrement, elle fait allusion au décès des deux duchesses royales, mortes respectivement le 27 décem­ bre 1 663 et le 14 j anvier 1 664; deuxièmement. dans la marge droite du f0 1 v de la lettre sui­ vante Bailly demande à son correspondant de rendre sa lettre à S.A.R. en 'bonne conjonc­ ture' . C ' est pourquoi on peut bien supposer que la lettre 546 et la lettre 547 ont été écrites le même jour, c'est-à-dire le 1 9 janvier. ' Françoise-Madeleine d ' Orléans, première femme du duc Charles-Emmanuel II. mourut le 14 janvier 1 664, après dix mois seulement de mariage. Troisième fille de Gaston d' Or­ léans et de Marguerite de Lorraine, elle avait épousé le duc en 1 663. Sur le mariage entre Françoise-Madeleine et le duc de Savoie cf. Introduction 1.2. 3 Tou t le long de sa vie Christine avait été pleine de dévotion pour sainte Thérèse. En effet c'était elle qui avait introduit les Carmélites (dont sainte Thérèse d ' Avila avait réformé l ' or­ dre) à Turin, dans u n couvent jouxtant l ' église de Sainte Christine. En raison de cette dé­ votion, lors de sa mort, la duchesse fut habillée en carmélite et son corps fut exposé pen­ dant deux jours à la v ue de son peuple. Ensuite sa dépouille fut menée sur un char traîné par six chevaux noirs au couvent de Sainte Christine (qui se situe aujourd ' hui sur la place

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