La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 551 7 3 avec la magnificence, et la pompe funebre de J eurs machines, et chapeles ardentes. mais encore avec des eloges qu ' i l s ont fait prononcer devant une mu l ti tude i nfi n i e de peuples. Tou t auroit succedé heureusement, s ' i l s n ' avoient mal choisi l ' orateur, car, Monseigneur, pouvoient-ils donner cette commission à une persone qui la meritat moins que moi, et qui s ' en pût ac­ qui ter plus i ndignement? f i s ont fait une seconde faute car, comme un abysme en appe l l e u n autre, / ( f0 1 v ) i l s ne se son t pas contentés de me contreindre de des-honorer en quelque façon l a memoire de ces divines prin­ cesses par mes louanges grossieres, et tout à fai t au dessous de tant de me­ rite, mai s encore, ils me veulent forcer, Monseigneur, de me des-honorer moi mesme, en me pressant avec v iolence de donner au jour ces meschants" ouvrages2• J ' en ai, Monseigneur, appellé à la persone de V.A.R. car aussi bien ces Messieurs pretendent qu ' on ne peut interjetter appel de leurs de­ crets ou arretés qu ' à elle seulement. Condamnés, s ' i l vous p laist, Monsei­ gneur, l eur etrange procedé / (f02r) et defendés leur, et pour l a reputation de ces deux saintes defuntes, et aussi pour la miene, de ne me plus deman­ der mes panegyriques pour les faire imprimer. J' attans1 cette j u stice de 2 Rentré à Aoste, Bailly prononça ses panégyriques funèbres dans la Cathédrale, le 1 3 et 1 4 mai. Dans une lettre que l e Grand Chancel lier Giovan Battista B uschetti écrivit à Bailly et qui a été publiée à la suite du panégyrique de Christine de France, nous savons qu'il vou­ lut faire publier les deux oraisons à Lyon, en 1 664. Bailly écrivit cinq panégyriques en tout: celui de saint François de Sales fut édité à Paris en 1 64 l : en 1 642. il publia celui de la vé­ nérable mère de Chantal; les panégyriques de Christine de France et de Françoise de Bour­ bon parurent en 1 664; le dernier fut le panégyrique écrit à J ' occasion de la mort du duc Charles-Emmanuel Il, en 1 675. Pour ce qui est en particulier du panégyrique de Françoise de Bourbon, un exemplaire est conservé aujourd'hui à la Bibliothèque Municipale de Gre­ noble sous les cotes A 2270 et D 1 077; les A.S.T. en conservent aussi une copie manuscrite sous la cote Corte. Cerimoniale, Funerali, liasse l d'addition, fasc. 3. Pour ce qui est du panégyrique de Christine de France, deux copies sont conservées à la B ibliothèque de Gre­ noble sous les cotes F 1 8532 et l 1 9048. et une copie est présente à la B ibliothèque Royale de Turin (Mise. 492. Oro;:.ionifimebri patrie. Casa Savoia, Principesse, l , fasc. 8). Cf. G. MüMBELLO, La jeunesse de . . . . cit., p. 40, note 57: S . VIGNAL!, Les panégyriques fimèbres de Mgr Albert B aill y, cit.. 3 Dans la conjugaison des verbes dont le radical se termine par nasale, l e �s flexionnel s'est amuï à partir du XII' siècle suivant à une pause ou devant une consonne. La dentale a fini aussipour ne plus s·articuler, et i l en est résulté une prononciation unique pour les trois per­ sonne � du singulier de l ' indicatif présent et à la deuxième personne du singulier de l ' i mpé­ ratif. A ces modifications s'en sont ajoutés d'autres qui ne concernent que l ' orthographe. C'est ainsi qu'à la première personne du singulier de l ' indicatif. la dentale finale a parfois cessé de s'écrire, suite au sentiment qu ' on avait que cette personne était identique à l a deuxième d u singulier. l e -s excepté. Cf. P. FOUCHÉ, L e verbe.français. É tude morphologi­ que, Paris, Société d'édition des Belles Lettres, 1 93 1 , pp. 1 05- 1 06.

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