La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 06 Corre.1prmda11cc dA . Bai/fr - f fi 77- f 688 et Monsieur Chappuis0 vous d i ront qu ' oui si vous les consultés là dessus, et moi j e dis que non, et qu ' i l faut dire votre lettre consolatoirc et pour n 'avancer rien sans preuve ( carj e fonde tout ce que je dis sur de bon es rai sons), ne dit-on pas propitiatoi re et non pas propitiant, et confortatoire et non pas confortant? C ' est que ce sont des noms substantifs qui sont plus nobles cl plus essentiels que les adj ectifs . Il en doit etre de même de consolatoire. Mais à propos de confortatoire, c ' est ainsi que les Italiens appellent ce l ieu afreusement pieux où l 'on va consoler les criminels condamnés au dernier suppliceï. C 'est une consolation bien incomode pour eux et dont ils se passeroient fort car, aprés tout, elle ne les empesche pas de perdre la vie. 11 en est de même, en quelque maniere, de votre écrit consolatoire. Vous me dites, sur cette maxime: conso/atio miserorum est habere pares, que M . R. me donc tout ce qu'elle a doné à Monsieur l 'evesque de Saluces8, à sçavoir, rien du tout; en verité, voilà le confortatoire des Italiens car, outre que cette maxime est impie, ce n ' est pas me consoler, mais c ' est p lutost m' affliger que de rn ' ecrirc: on ne veut vous rien doner du tout. Et bien d ' acord, je ne veux pas qu'on me donc rien, j e pretends seulement qu'on me pa i e ce qu'on me doit. M . R. m' a commandé d ' al ler à Thurin pour son service, Monsieur, votre frere9 m' a envoié des por teurs pour" fai re le voyage / [ tu l v] et on m' a escrit qu ' i l me seroit paié. C 'est D'autres lettres patentes le concernant nous permettent de savoir qu'il fut aussi président des finances de Savoie. Cf A.S.T , Camerale, Patenti controllofinanze, r0 1 682 in 1 683, t" 1 07 . 6 Il devrait s ' agir d e Claude Chappuis d e la Baume. En 1 678, i l avait publié u n fraité de fa géographie à / "usage de / 'Académie royale de T u r in . Cf G . CLARETTA, Sui primordi del/ 'Accademia . . . . cit., p. 1 32 . Ma lheureusement les A.S.T ne semblent pas avoir conservé sa correspondance. Dans la liasse qui devrait contenir ses lettres nous avons bien retrouvé un Chapuys, mais il écrivit à Turin entre 1 646 et 1 659; un Jean Chapuis de Chatelard, et le jésuite Pierre Chappuis. 7 Le "confortatorio" était la chapelle où les condamnés à mort recevaient les derniers conforts rel igieux. À Turin, l ' église de la Consolata n ' est pas bien loin du "rondo della forca" où l ' on exécutait les condamnés à mort. 8 Nicolo Lepori, identifié à la note 2 de la lettre 808. 9 Il s'agit de Victor-Amédée Carron, seigneur de la Tour ( 1 627- 1 687). Il avait été nommé conseiller et sénateur de Piémont le 8 mai 1 654. I l fut ensuite constitué vibailli et l ieute nant au gouvernement du duché d'Aoste par lettres patentes de S.A.R. du 20 mai 1 656, qu' i l présenta au Conseil des Commis le 20 juin suivant. Il exerça cet officej usqu'en 1 673, lorsqu'il démissionna volontairement. I l mourut à Turin le 4 décembre 1 687, à l'âge de 60 ans. Cf. A. MANNO, op. cit. , t. I V, pp. 1 02- 1 03; J.-8. DE TILLIER, Historique .. . , cit. p . 468; Io., Nobiliaire . . . , cit, p. 453: G. Punrno, Unfonctionnaire b i l ingu e de f 'ad_ministration savoyarde: Victor-Amédée Carron de La Tour, vice-bailli du Juché d 'Aoste. Etude histori que et linguistique, dans Mgr Albert Bail/)': quatre siècles après . . . , cit., pp. 229-25 2 .
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