La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 8 1 9 1 07 donc un paiement que j e demande et non pas un present. Mais M . R. , \me dites vous/, vous a doné une boëte de portrait, deux mi l le livres10 et une bague. Tout cela est vrai, mais ce sont des presents qui n'ont rien de commun avec une debte et la loi premiere aux D isgestes des donations 1 1 porte expressement que: Qui donat, ita donat ut nunquam velit ad se reverri et un autre texte dit que Donum est datio irredibilis 1 è . Voi l à des raisons qui font toucher avec le doigt que M. R . ne peut pas mettre ces presents en ligne de compte et l es faire ser­ vir au paiement de ses debtes. Mais prenons l 'affai re de plus haut et rendons man i feste la j ustice de ma demande par l ' union de mille lumieres di ftèrentes. M. R . me dona donc cette boëte de portrait, que vous m 'opposés, elle en donna aussi aux ambassadeurs des courones qui la comp l imenterent au nom de leur maitres sur la mort de tèu S.A.R. son epoux 1 \ elle deut me traitter de même parce que je lui fis un compl iment tout pare i l de la part des Etats Generaux de l 'auguste duché d ' Aoste 1� et enfin, au nom de Dieu même, dont j 'ai l ' honeur 10 Bailly fait al lusion ici au paiement d ' une somme de 2.000 l ivres que la duchesse de Savoie voulut lui donner "pcr dcgnc cause l 'anima suc movcnti'". Avec cette somme d'ar­ gent, i l reçut aussi une bague de d iamants. Cf A.S.T., Camerale. Patenri controllo.finan::e. r0 1 676, 1°, f. 33v; Con'. IX, lettre 770. Nous n ' avons pas trouvé d ' informations sur la boîte à portrait, dont il est ici question. 1 1 Le Digeste ( Pandectes en grec. digesta iustiniani ou codex iuris en latin) est l ' une des quatre parties qui composent le Code de Justinien. Il s 'agit d ' une compilation des consul­ tations des j urisconsultes d'époques diverses ( les j u r a ) , de la République ou de l ' Empire. L'élaboration de cc recuei l fut décidée par .Justinien, aux termes de la constitution Deo auctore du 1 5 décembre 530. I l s'agit d'une œuvre fondamentale pour la connaissance du droit romain. 1 2 D. NANI MI RA BELLJ, Polvanthea opus suauissimis floribus e.wrnatum, Basilcae. in offi­ cina l ibraria Adae Petri de langendorff, 1 5 1 2, s.v. donum. 13 Bail ly prononça en effet un panégyrique funèbre en l 'honneur du duc Charles­ Emmanuel I l dans son église cathédrale le 3 j u i l let 1 675. A. BAILLY, Panegyriquefimebre de Charles Emanuel, Duc de Savoye, Chablais, Aoste, & Genevois, Prince de Piemont, Roy de Chypre. &c. prononcé par Messire Philibert Alhert Bai//)', Evesque d 'Aoste dans son Eglise Cathedrafe le 3. jour du mois de .!11i/1e1 1 6 75, à Thurin. MCDLXXV, chez Barthelemy Zappate, avec permission des Superieurs. En outre, il fut député avec le ba­ ron de Val laise. par le Conseil des Commis, pour al ler à Turin offrir les condoléances du duché à la duchesse régente Marie-Jeanne-Baptiste. Cf Mgr J . Duc, Histoire . . . , cit., p. 320. Notre prélat avait déj à fait imprimer d ' autres panégyriques funèbres, pour la mort de Christine de France et de Françoise de Bourbon, respectivement la mère et la première épouse de Charles-Emmanuel I l . Sur les panégyriques écrits par Bailly, nous nous permet­ tons de renvoyer à notre étude Les panégyriques.fimèbres de Mgr A lbert Bai/Ir, dans Mgr Albert Bailly, quatre siècles après, cit., pp. 295-320. 14 Giuseppe Boffito nous signale que Bailly écrivit un Compliment de condoléancefait à Madame Royale sur la mort de S.A.R. Charles-Emmanuel 11. son époux. au 110111 des Trois