La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 1 4 Corre.11Ju11du11cc d 'A. Bai/Ir - 1 6 77- 1 688 Lettre 823 A.S.T., Corte, lettere Vescovi, m. 2 1 , fasc . l , lett. 20 Destinataire: l ieu et date d 'envoi: Support: A u t r e s m e nt i on s : Monsieur, Charles-Joseph-Victor Carron Aoste, uanvier 1 6 78] un bifeuil let tu 1 r, autre main: d 'Agosta l i est bien j uste que je fasse à Monsieur De Lecheraine 1 , votre bon ami", la j us­ tice que je vous ai faite et que, l ' aiant regalé de votre portrait, je vous fasse un present du sien. Vous vous ya conoitrez tous deux, Monsieur, dans vos caracte­ res et quelque bandeau que J ab modestie qui vous est commune puisse atacher sur vos yeux, la force de la verité que Dieu même declare la plus forte chose du monde rompra ce voile i mportun, et vous fera voir egaux et semblables en capacité et en cette belle probi té qui est le soutien et assaisonnement /[fD2r] de toutes les vertus. Vous ne sçauriez vous considerer tous deux si semblables en merite sans vous aimer \car/ i l est vrai que la ressemblance est le fondement de l ' amitié, et c ' est pour ce motif et pour ce suj et que je vous ai peints ornez de[s] mêmes quali tés toutes i ll ustres afin que ce raport l i at vos cœurs d ' une amour indissoluble. Monsieur de Lescheraine vous estime et vous a ime uni­ quement. I l me l'a temoi gné p l usieurs fois, mais j e fus entierement penetré de cette veritable delection lorsque l u i faisant le d iscours des bontés que M. R . me / [ fD 1 vY fi t l ' honeur d e me temoigne1-<1 avoir pour vous, i l e n eut une j oye extreme. Vous, Monsieur, de vostre costé, vous m ' avez dit mille" belles et bones choses de ce Caval ier au poi l et à la plume3, et cela marque encore avec des raions de lumiere, l ' estime, et l ' amitié que vous avez pour lui. D ieu soit 1 Cf. n. 4, lett. 786. 2 En réalité, Joseph-Marie de Lescheraine et Charles-Joseph-Victor Carron, comte de Buttilière (n. 6, lett. 792 ) menaient depuis toujours une sourde l utte pour s'attirer la bien­ veillance de leurs souverains. Nous savons que Joseph de Lescheraine était fort apprécié par la duchesse Marie-Jeanne-Baptiste, mais qu'il perdit sa fortune lorsque le duc Yictor­ Amédée li l u i préféra le secrétaire Carron pour le voyage qu'il fit à Chambéry en 1 684, pour recevoir son épouse Anne d'Orléans. Cf. A. D. PERRFRO, JIpresidente Giuseppe De Lescheraine, cit., pp. 359-402 . 3 L'expression être au poil e t à la plume signifie dans u n contexte famil ier être également apte à des activités diverses, à écrire en prose comme en vers.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=