La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 82 7 1 27 dis in util ement, Monsieur. car outre qu' i l estoit superlfob de recourir à d' autres qu'aux eveques qui sçavent leur mestier, Rome n ' a rien accordé comme vous verrez par la lettre qui m' a esté escrite, et que j e vous envoye4, et en et1èt nous dire d ' accorder ces 1 icenses, si nous les j ugeons necessaires ce n ' est rien d ire. Et quand on auroit adj outé que nous les octroyassions aux pauvres, et à ceux qui en aurai ent besoin, ce seroit mettre d' etranges scrupules dans l ' esprit des riches, et dans celui des pauvres val ides, ou inval ides qui ne pourroient jarnaisc sûrement /[ f' 1 v] j uger de la verité de leurs besoins. C ' est pourquoi Dieu en a laissé le jugement absolu aux evesques qui sont appellés l ' Eglise même, par les Saints Canons, et aussi par l ' Escriture Sainte. Dit ecclesia, et ces prelats inspi rés de Dieu, et fai sants les fonctions de Dieu même dans le monde, pro ._ Christo enim legatione .fimgimur5 pour oster tous les doutes mesmes j usques aux scrupules dans une necessité publique, i l s permettent generalement à tous de manger du fromage, et des œufs. Saint Chrisostome, qui n ' etoit pas plus evesque que moy, soutint cette autho­ rité episcopale admirablement dans une fam ine generale durant laquelle i l fit ouvrir les boucheries durant le Carême à Constantinople, et permit à chacun de manger de la viande. Le Carême doit être rigoureusement observé par ceux qui ont de la force, et du bien, pour le faire. Et c ' est l ' un, et l ' autre qui me le font garder à ! 'age de septante quattre ansd car j 'ai de quoi achepter les viandes de Carerne, et un estomac assez vigoureux pour les digerer sans pei ne, mais les foibles et les pauvres sont dispensés de cette observation et le canon 68 { \des Apôtres/ y est formel. Si quis er caetera. Sacram quadragesimam pascha et coet[era] non ieiunaveret equomiturpraeterquam si imbecillitate corporis im- Savoie. Lors d'une assemblée plénière qui se tint le 1 8 aoüt 1 66 l . le clergé valdôtain rédi­ gea sa Déclaration g a lli ca n e . C inq jours après, Bailly écrivit ses « A r g u men t a quibus pro­ batur Ducatwn auguste11.1em esse e.Ylra !ruliam», petit traité qui contient cinq motivations à l'appui de son clergé. Ce ne fut qu'en 1 662 que la que ? tion fut résolue et que le clergé valdôtain fut considéré exempt du paiement des dîmes. A propos de la déclaration gall i ­ cane du clergé valdôtain e t du rôle qu e Ba i l l y j oua à c e sujet, cf. A. BAILLY, L "É1at intra­ montain. publié par les soins de L. COLLIARD, Aoste. Imprimerie Duc. 1 973. «Cahiers sur le particularisme valdôtain édités par les soins des Archives Historiques Régionales. I II»; L. CüLLIARD, la Déclararinn g a lli c a ne du Clergé Vafdôrain de J 66 1 . Aoste. Imprimerie Valdôtaine, 1 973: ID . . . lvfg r Bailli- el le Gallicanisme mfdôtain. dans A lhert Bailly évêque d'Aoste, trois siècles a p r è s ... , cit .. pp. 1 79- 1 90: G. MOMBELLO, La "Déclaration " de 1 66 1 à travers la corre.1prmdunce de A{«r A. Bail!\', dans Hi.1·1oire e l c u l t u r e en Vallée d 'Aoste. Mélanges offe1is à Lin Colliard, Quart. Musumeci, 1 993. pp. 22 1 -2 74: G. PUTTERO, Con: VII, Document 509 et passim. 4 Cette lettre ne semble pas avoir été conservée. 5 Cf. lettre 8 1 9, n. 1 5 .

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