La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
lettre 840 1 65 Je marquis de Cazel le5, où elle alla loger, qu'elle courut au monastere de la Vis ita tion6 demander de l a sœur Adelêde7, et e l le fit toutes sortes d'efforts pour l 'obliger à sortir du monastere, et à aller à la cour, où feu S.A. R.8, comme elle l 'assûroit, lui avoit promis de la recevoir, et de l u i doner le rang qu'elle rneri toit. Cette sage fil le escouta ce d iscours comme une tentation et répondit à cette Duchesse que toute sa passion êtoit de vivre et de mourir dans un monas tere. E l le me fit incontinent confidence de cet entretien, et je n ' eus pas beau coup de peine à la confirmer dans sa sainte resolution. Je sçeus qu ' un caval l ier etranger'\ et qui n 'est plus ici, l ' avoit fait[e] tirer secretement en petit et avoit porté sa peinture à Thurin . Quelque temps aprés, S.A.R. envoia en cette ville le peintre Dufour 1 0 pour faire le portrait de cette fi l le en grand /[f' l v] et en que la princesse Colonne fit à Aoste au mois d 'octobre 16 73. Dans une lettre datée du 19 octobre 1 673, notre prélat affirme "Je viens de rendre visite à Madame la princesse Colone chez Monsieur le marquis de (asel le, où elle a couché". À ce propos cf. G. CLARETTA, Storia del regno . . . , cit., t. Il, pp. 8 1 9 et suiv. (sur son séjour à Aoste, cf. en particulier les pages 842-845); Con'. IX. lettre 672. s Pierre-Phi l i bert Roncas, marquis de Caselie ( lett. 8 1 0, n. 3 ). 6 À propos du monastère de l a Visitation voir la note 4 de la lettre 790. 7 Bail l y nous relate de l 'enlretien que la princesse Colonne eut avec Adélaïde dans une lettre datée du 1 3 novembre 1 673. Cf. C o n: IX, lettre 673. 8 Charles-Emmanuel I l , père naturel d'Adélaïde. 9 Comme l'affirme Bailly dans une lettre datée du 1 7 juin 1 688 ( lett. 94 1 ) , le cheval i er en question devrait être le comte Rose. 10 Laurent Dufour, fils de Pierre Dufour, peintre de Saint-M ichel en Maurienne. Ce dernier eut quatre enfants, Pierre, Laurent, Maurice et Gabriel. À l'exception de Maurice, qui devint chirurgien, les autres apprirent de leur père la peinture. Ma lheureusement i l s en héritèrent les dettes, q u ' i ls se chargèrent d ' éteindre. C'est pour cette raison que Laurent et son frère Pierre se rendirent à Turin chercher un emploi plus rémunérateur et le moyen de se perfectionner dans leur art. Dans la capitale du duché i l s gagnèrent la considéra tion publique et l ' estime de Charles Emmanuel I l qui leur conféra en 1 672 le titre et la charge de peintres ordinaires du duc. Une l i ste des portraits que Laurent fit pour S.A.R. est aujourd'hui conservée aux A.S.T., Camerale, Parenfi Confmllo Finanze, dans le registre 1 674 en 1 675. f. 45. Parmi ceux-ci on trouve un portrait de la princesse Adélaïde pour S.A.R., deux autres plus petits de la même demoiselle pour la Vénerie et pour le marquis de Saint-Maurice, deux portraits des A.A.R.R. et d ' autres encore. À la fin de la liste on l it: "per i l viaggio fatto da me in compagnia di monsieur Passerai durante i l tempo di giorni 20 si rimette alla generosità d i S.A.R. ". l i est clair que Laurent Dufour fai t allusion ici au sé jour qu'il fit à Aoste, en septembre 1 673, pour peindre le portrait d ' Adélaïde. De plus Mgr Bail l y écrivit à la cour le 3 0 septembre 1 673 en parlant d 'Adélaïde: '"V.A.R. pourra voir les premiers exterieurs dans sa peinture faite par le Sieur Dufour qui est venu de Thurin ex pressement pour la tirer". Cf. G. CLARETTA, Storia del regno, cit., t. l i , pp. 605-606; Diana Trionfatrice. Arte di corre ne/ Piemonte del Seicento, par les soins de M . DI MAcco et de G. ROMANO, Torino, Al lemandi, 1 989, p. 38, pp. 20 1 -202. Cm·1'. IX, lettre 67 1 .
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