La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 72 Correspondance d 'A. Bai/Ir - 1 6 77- 1 688 encore, qu ' on m' a paié quelques arrerages pour les fiefs de cette baronie qui font des cens, et paient des servis à ma mense episcopalé, mais quand j e les ai receus, je n ' avois pas veu les tiltres par lesquels il conste que ces fiefs sont masculins et reversibles à ma mense par la mort de Madame la comtesse de Chal land9. Et pour vous instruire de cette verité, vous n 'avez sinon à prendre l a peine d e vous faire l ire la transaction passée entre feu Monseigneur Vercel l in mon predecesseur1 11, et l ' agent de feu Monseigneur l 'evesque de Trente. I l est semblablement vrai que la derniere fois que Monsieur Taudin 1 1 fut ici / [f' 1 v], i l me souvient q u ' i l me fitl' i nstance devant le "Logis de l ' ange" 1 2, où je le trouvei, de faire quelque compensation d ' une µretendue debte q u ' i l disoit que Monsieur De la Creste1 3 avoit contractée avec feu Monsieur le comte de et devait être ensuite soumis à la confirmation du Saint-Siège. Quant aux anciens religieux. ils furent invités à embrasser la réforme des chanoines réguliers de Notre Sauveur. Tel le est la substance du contrat stipulé le 27 juillet 1 647, à Trente, entre Mgr Madrus d ' une pa1i et Jean Etienne et Pierre de Ovibus de l 'autre, constitués à cet effet, procureurs de la Congrégation de Notre Sauveur. L'approbation de la part de la duchesse régente Christine de France (27 aoüt 1 647) devait consolider cette œuvre et éloigner toute possibi lité de l itige. Malheureusement il n'en fut pas ainsi et les barons de Chàti llon et de Fénis se crurent lésés dans leur droit de patronage, puisque une telle transaction aurait restreint le nombre des sujets éligibles à la dignité de prévôt de Saint-Gilles. Les barons, déjà engagés dans un pro­ cès considérable au sujet de la succession au comté de Challant, qui à cette époque-là était possédé par la famille de Madrus, attaquèrent l'acte de résignation de l 'évêque de Trente. Une opposition fut aussitôt faite par devant la duchesse Christine et le Nonce apostol iq ue de Turin. On ne connaît exactement ce qui se produit successivement, mais on sait de façon ce11aine que la Congrégation de Notre-Sauveur resta en possession du monastère canonial de Saint G i l les j usqu'en 1 7 1 7. Mgr J . Duc, Mgr Jean Vercel/in . . . , cit. pp. 1 73 - 1 75. 8 Vers la fin du XIV' siècle, le comté Yblet, ou Eblat de Challant, prit à fiefde la mense épis­ copale d'Aoste une portion de la tour et de la seigneurie d ' lssogne qui revenait à l 'évêque, auquel il donna en dédommagement d'autres biens et rentes, entre autres ceux que la mense épiscopale possède à Charvensod, avec la maison sous l 'église avec le bois et la montagne qui en dépendaient, et des cens à Chatelargent. Cf. .J.-8. DE TILLIER, Nobiliaire . . . , cit., p. 92. 9 Charlotte-Léonor Christine de Madrus, fi lle de Ferdinand et d'Isabelle de Challant. En 1 660, elle fut investie du comté de Challant, par intercession de son oncle René de Madrus, frère de Ferdinand. A. MANNO, op. cil. , t. X I V, pp. 234-23 5 . 1" Cf. n. 1 8, lett. 794. 1 1 Malgré nos recherches nous n ' avons pu identifier ce personnage. Les A.S.T. ne semblent pas conserver de lettres de ce personnage, n i d ' informations qui puissent nous aider à son identification. 12 Le nom de ce logis est reporté avec d 'autres noms d'auberges dans L. COLL I AR D , Vecchia Aosfa, Aoste, Musumeci, 1 986, p. 204. 1: I l s ' agit probablement de Jean-Balthazar de la Crète, fils unique de George-Gaspard. Elu au sein du Conseil des Commis en 1 655, il fut syndic du bourg pendant les années 1 668- 1 669. J.-B. DE TILLIER, Nobiliaire .. . ' cit. , p. 329.

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