La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Le/Ire 842 1 73 Chal land, avec ce que vous pouviez me devoir pour les cens des fiefs d 'Ayma ville depuis ma derniere quittance, mais je lui repondis tout franc que je n 'en voulais rien faire, et que le debiteur avoit de quoi paier. Pour l ssogne, c ' est ma grande question, Madame. Un evesque l 'echangea i l y a quelques siècles avec un comte de Challand pour une rente de cent et quatre vingt livres à prendre sur certaines dismes, dont il y en a encore trente six qui n'ont point eté placées, outre qu'on ne sçait plus que sont devenus ces d ismes. Tant y a qu' i 1 y a une lesion tres enorme en cet echange de trocquer une terre seigneuriale où il y a justice haute, moiene et basse, et quarante pistoles de rente, contre une rente de 1 45 1 ivres, et encore establies sur des d ismes dont la directe appartient à l ' evesque. Aussi les evesques successeurs en ont tousjours reclamé, et i l y a dans mes archives un procés intenté sur ce suj et par mes der niers predecesseurs, et moi-même marchant sur leurs pas, je me fis mettre à l a mort d e feu Monseigneur d e Trente, e n possession d e la terre d ' 1 ssogne, par un commissaire deputé du Senat de Piemont14• Ainsi aian t tiltre pour moi, et i nterrompu la prescription par la possession et par tant d ' actes anterieurs, i 1 ne me faut sinon que poursuivre, et en tout cas obtenir un reliet> à Thurin contre la lesion. Toutes ces choses, Madame, qui sont tres certaines, et tres fondées / [fD2r] vous font toucher avec le doigt que vos agents ne vous ont pas tout d it, et que le silence que j ' ay gardé j usques à present marque avec des raions de lu miere ma di scretion et le zele que j 'ai pour votre service, et pour les avantages de Monsieur votre fi l s . Et c 'est ce zele unique qui m' a fait prendre la liberté de vous escrire tout bonement, et comme votre veritable serviteur, que l 'equi voque qui s'etoit faite sur l ' extraction de ces trois centz sacs de froment, je dis fromentd, que vous demandiez par l 'ordre de M . R . qui fut lù au Conse i l 1 5, je le redis, cela n 'etoit pas une bagatelle, car si vous n ' av iez pas le bled vous auriez au moins l 'argent, mais qu ' i l fa li oit songer à l ' essentiel, et à bien etablir les droits de Monsieur votre fils que l a generosité de mes predecesseurs lui ont donés en la persane des comtes de Chal land\ sur les fiefs que leur mense avoit dans Aymavil l e, et dans l s sogne. Je ne cederei j amais, Madame, à leur bone volonté. Feu Monsieur le comte votre mari 1 6 fit experience de mon zele, et i l 14 Personnage non identifié. 1 5 Bail ly fait probablement allusion à la lettre que la duchesse envoya au Consei l des Commis le 1 6 novembre 1 678 et dans laquelle elle écrivait qu'elle n'avait j amais eu l 'i n tention de priver son peuple valdôtain "des grains qui lui sont necessaires pour sa subsis tance, en accordant à la comtesse de Sanfré la permission d'en extraire 300 sacs". B .R.T., St. P. 543, cit., f' 1 97, lettre du 16 novembre 1 678. 16 Cf. la note 5 ci-dessus.
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