La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 843 1 77 et le pais n 'eut que deux ans de terme pour se r ' embourser et qu i fit cet effort si non moi, qui mesme ne voulus rien prendre de S .A. R . qui m ' envoia of fr i r par Monsieur Sansoz1 11 une bonne somme? C ' est que c 'estoit V.A. R . qui se mariait, et qu ' un vieux serviteur voulait servir. Ce zele n'a pas diminué, Madame, en cette conj oncture, et si je n ' ai pas pû augmenter le donatifde d i x miserables mi l l e l ivres, c ' est qu'effectivement j e ne l ' ai pas pû , et je ne croiois pas qu ' une bagatel l e (car dix mille l ivres sont une bagatel l e à une grande princesse) fut capabl e de faire douter à quelques uns de mon zele. Ce venin ne vient pas de Monsieur le Gouverneur, i l est trop sage pour empoisonner un zelé qu' i1 a une fois loué, et que toute l a province j ustifiera au besoin. Il vient de ceux qui ne peuvent souffri r qu'on fasse j ustice 1 1 • Je m ' impose silence sur ces calomnies qui se detrui sent d ' e l les mesmes, pour en refüter une autre plus fine, quoique tres mechante et tres fausse. On m'a escrit, Madame, qu ' on a d i t à V.A. R . que j 'avois esté l ' autheur d ' une requeste qu ' un nommé Jaquemodi 1 2 presenta au Consei l qu i a passé pour seditieuse dans l ' esprit de quelques inte ressés. Je ne crois pas, Madame, que ! ' En fer eut pû inventer une plus cruelle n i plus fausse calomnie. Soudain que j 'en eus l e vent, et que Monsieu r le rnar- verneur de Bros lut le message du duc à lAssemblée conjointement avec la proposition du montant du donati f équivalant à 1 00.000 livres. Pour sa part le Conseil, ne pouvant pas payer une somme si élevée, offrit 6.000 pistoles, c'est-à-dire 82.500 livres. Les membres du Consei l des Commis suppliaient le duc d'accepter ce donatif, que les Val dôtains paie raient en deux ans, et «cela après les six années et termes qui restent à payer du donatif de deux cent dix huict m i l le l ivres accordé au duc pour son premier mariage». Le duc accepta et accorda les deux ans. pendant lesquels il s'était engagé à ne demander aucun autre donatif. Cf. B.R.T., St. P. 543, cit., t. I l , pp. 1 49- 1 5 1 ; E.-F. BOLLATJ, op. cil. , t. I l l , pp. 323-356. 10 Jean-Claude Sansoz, identifié à la note 7 de la lettre 785. 1 1 Bail ly fait probablement allusion à son ancien opposant, le marq u is de Caselle. Doué d'une forte personnalité. ce marquis contrastait le pouvoir de notre évêque par tous les moyens. 12 Dans une lettre datée du 6 mars 1 679, l a duchesse régente écrivait: "nous sommes sa tisfaite de la soumission et de l'exactitude avec l aquelle vous avés executté les ordres que le vibaillif de ce duché vous a donnés de notre part touchant la requeste de J aquemody". Pour sa part le vice-bailli Beltram écrivait le 27 j anvier 1 679 à Madame Royale: "in vio copia autentica della suplica presentata da! nominato Jaquemodi a q uesto Conseglio de Commessi nel!a forma rimessami dal l ' avocato Brunello secretaro d'esso, dalla Jettera della quale V.A. R . rimarcarà se sia vero che i l Conseglio gl ' habbi accordare Je l ivvre cento sui mottivo che siasi sacrificato per la causa pubblica sui modo supposto. Assicuro V.A.R. che questo consegl io non ha havuto altro mottivo per sollevarlo delle spese fatte costi che la considerazione della sua povertà[ . . .]" . Cf. B .R.T., St. P. 543, cit., p. 1 99; A.S.T., Corte, Leltere di Particolari, B, 3 8 .
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