La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 98 Correspondance d 'A . Bail/) ' - 1 6 77- 1 688 ma lettre ce n ' est pas de crei nte qu'elle blesse persone de chez vous, n i VE ., mais c ' est que le sujet ne le porte pas. Je vous ecris aujourd ' huy, Monsieu r, en home d 'affaires et sol idement, et dans ce genre de s 'enjouet. La fleureté n 'en est pas une partie non plus que l 'enjouement, et en effet on ne peut guere écl a i rer l ' esprit et l 'egaier par la meme voie. Ce n 'est pas, Monsieur, qu'on ne puisse joindre le fleuri et ! 'enjoué au discours, ma i s i l faut que ce soit avec raison, car souvent ce melange empesche la fin qu'on se doi t proposer dans ce que l 'on dit, qui est de conveincre et de persuader parce que ce qu ' i l y a d 'agreable amuse l ' esprit et ne l u i permet pas de s ' arreter au solide. C ' est donc sur ce pied, Monsieur, que je vous dis serieusement que je ne creins poi nt qu'on m ' impose, ni qu'on me gate dans votre esprit, parce que vous etes j uste, et que j 'espere avec la grace de Dieu, ne fai re jamais rien qui puisse me rendre indigne de l ' honeur de votre amitié et de votre protection. Je suis avec m i l le respects, Monsieur, de V.E. tres humble, tres obeissant et tres fidele serviteur O. Albert E. d ' Aoste [f02r] Monsieur Panealbo vous dira que je travai l le un ouvrage qui pourrah es tre utile aux persones p ieuses, et adouci r la morale rigoureuse que l ' on debite en ce temps-ci en France, et en Savoye3. On m ' a d i t que le pere prevost de Verrés4 l i t quelque fois vos beaux l ivres en vostre presence. Je vous supplie tres humblem[en]t de l ' obliger à vous fai re la lecture de ce que j 'a i i c i renfermé dans le pacquet cy" j oint. Je crains que l a lecture n'en fut trop longue et merne i mportune au lecteur. J ' ai prié Monsieur Panealbo de vous en d ire la substance. Oh, que les grands ont bien eü besoin de la providence de la nature qui leur a doné deux ore i lles, l ' une pour ouir une partie, et l 'autre pour entendre celle qu ' on attaque. Monsieur Panealbo vous pourra dire, Monsieur, avec quelle inj ustice on m' impose. I l 3 l i s'agit probablement des lettres pastorales, écrites à Messieurs les curés, que Mgr Bai lly fit paraître en 1 679; il semble en avoir envoyé une copie conjointement avec cette lettre. À propos des lettres pastorales voir la note 8 de la lettre 832. 4 l i s'agit de Jean-Nicolas Defeyes, de la paroisse d' É troubles, chanoine régulier de la Congrégation de Notre Sauveur et considéré un prédicateur de renom. Le Pape C l ément X le nomma à l a prévôté de Saint-G i lles de Ve1Tès, qui était vacante pour la résignation du chanoine Jean Etienne, élu supérieur général de la maison de lad ite congrégation à Verrès. l i décéda revètu de cette dignité le 29 mars 1 7 1 2. J . - B . DE TILLIER, Historique .. . , cit., p. 438 ; Mgr J. Duc, Histoire de l 'église . . . , cit., t. VII, p. 307.
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