La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
r Let!re 883 265 et en France. On l ' imprime pour la seconde fois à L ion, et V.A. R[oya]le pourra voir dans la lettre de l 'abbé de S[ain]t Maurice5, qu'on va traduire cet eloge avec tout le livre en latin et en allemand à Ausbourg6. Les lecteurs se vont donc ins trui re, Madame, que V.A . R [oya] le a sur soi même, le même souverain pouvoir qu'elle a sur ses sujets, et que mesme vous traittés ceux cy avec plus d'humanité que les mouvements de votre ame, car vous faites des esclaves de ceux cy, et vous laissés aux autres cette precieuse l i berté, qu'ils ont receu de la main de Dieu /[f' l v] dans leur creation. Bon Dieu, Madame, où en serois-je si ceux qui l iront votre e loge avoient oui dire que vous estes en colere contre votre panegyriste? Il est, sans doute, qu'ils me considereroient corne un seducteur, et cela ne vous seroit pas glorieux. J 'ai mesme des raisons naturelles pour me convaincre que vous n 'avés point cette colere, et les voici. La premiere est que l a colere rend difformes les plus beaux visages, et cela ne paroit point dans le vôtre. Enfin, la demiere fois que je pris congé de V.A. R[oya] l e je fis le philosophe, et me do nei la l ibe1té de vous dire que votre temperament etoit sangu in, et pituiteux ou flegmatique car votre teint est blanc et ve1meil, et la blancheur est enfantée de la pituité, et le vermi l lon du sang. Escrivant ceci, Madame, i l me souvient que, prechant l 'octave du S[ain]t Sacrement aux Grandes Carmelites de Paris7 devant la Reyne d'Angleterre�, et voulant humilier par malice des beautés pareilles aux vôtres (car l'Eglise etoit pleine d'une partie du plus beau monde de Paris), je dis en 1 68 1 l ' éditeur lyonnais Certes les publ ia toutes ensemble dans un seul volume, avec le Traité de / 'Oraison. C 'est à cette deuxième édition que notre prélat fait allusion. À ce sujet voir la note 4 de la lettre 859. 5 Joseph 1 Tobie Franc ( 1 627- 1 686), abbé de Saint-Maurice depuis 1 669. l i fut aussi conseiller du duc de Savoie. Cf. Dictionnaire historique el biographique de la Suisse, Neuchâtel, Administration du Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, 1 92 1 - 1 933, 7 vols., t. I l l , p. 1 60 et t. V, p. 682. 6 Nous n'avons trouvé aucun indice de la traduction à laquelle Bai l l y fait allusion ici. 7 Notre évêque avait prêché I 'Ascension au couvent des Carmél ites de Paris le 1 1 mai 1 649, "devant la Reine d'Angleterre [ . . .] et de plusieurs autres grandes dames". Con: Il, lettre 1 22, pp. 1 3 1 - 1 32. 8 Henriette-Marie de France ( 1 609- 1 669), reine d'Angleterre. E l le était fil le d' Henri IV et de Marie de Médicis, sœur de Louis X l l l et de l 'ancienne duchesse de Savoie Christine de France. Elle épousa le roi d'Angleterre Charles li, mais lors de l'éclatement de la guerre civile ( 1 644), elle dut se réfugier en France, où elle mourut en 1 669. La bibliographie sur ce personnage étant vaste nous nous bornons à signaler les ouvrages suivants: M. DUPU Y , Henrietle de France, reine d 'Angleterre, Paris, Perrin, 1 994; Lellre.1· de Henrielle-Marie de France, reine d'Angleterre, à sa sœur Christine. duchesse de Savoie, publiées par H. Ferrero, Turin, Bocca, 1 88 1 ; M.-M. P I O CH E DE LA VERGNE, comtesse de LA FAYETTE, Vie de la princesse d'Angleterre Madame de Lafayelle, texte établ i d'après un manuscrit contem porain inédit, avec une introduction et des notes par M .-Th. H ipp, Genève, Droz, 1 967.
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