La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 891 285 mani feste à toute la France. J'y joins quelques copies du discours que j 'eus J ' honeur de prononcer en la presence de V.A.R. que mes amis de Lyon ont fait mettre sous la presse et ce sont de nouveaux e loges que je l u i fais2. Ceux qui dirent à V.A. R . , Madame, que ce d iscours auroit eu quelque succés, si je l ' avois prononcé comme je l ' avois ecrit et qu' ils avoient aprouvé dans l ' examen qu ' i l s en firent sur le papier, ne trouveront rien /[f'2r] à critiquer dans mes copies, parce qu'elles sont tirées sur le pur original et on n 'en n ' a osté qu ' un petit eloge etranger, que mes a imables censeurs crûrent n e devoir pas etre mêlé avec l e vôtre. Je prie Monsieur de I ' Escheraine1, ce grand et redoutable maitre, qu ' en consi­ deration de mon caractere qui n 'est pas pour le fleuri , de mon grand âge et du lieu que j 'habite, où l ' on ne parle pas fort bien françois, je le prie, d is-je, ce poli achevé de me pardoner quelques rides qui seront peut etre tombées de mon v i sage sur mon papier, disons p l us n aturellement, de me passer quelques impurités d ' expressions et de mots qui m'auront pü echaper et que bien cer­ tainement j e ne lui passerais pas à l ui même, dans une jeunesse florissante, et dans l 'avantage qu ' i l a de vous approcher, de vous ouir parler et de se faire un modele de votre eloquence sur lequel i l lui est aisé de se former. Voi la, Madame, ce que je fai s pour vous et permettez moi de vous demander, avec une respectueuse confiance que je prens en votre bonté, ce que vous voulez faire pour moi, car i 1 est sans doute que votre generosité ne" se laissera j amais veincre par tous mes devoirs, quelques pleins qu ' i l s puissent etre. J e vais vous en doner un rnoien seur et qui remplira tous mes desirs, c 'est qu ' i l vous plaise me faire la grace d ' aimer mon zele et souffrir que j e continue de me dire, avec ma devotion anciene et presque religieuse, Madame, de V.A . R. Ce 4 de j uin. a ne+s+ le tres humble, tres obeissant s uj et et le plus ancien de vos serviteurs Le pere A lbert bien gueri . 2 Nous savons qu'il dut y avoir plusieurs rédactions du discours que Mgr Bailly pro­ nonça à l 'ouverture de l 'Académie .fi·ançoyse et italienne (cf. la note 3 de la lettre 805). Cf. G. MOM13LLLO, Le discours prononcé par Mgr Albert Bailly . . . , cit., pp. 3 2 1 -348; l n., L '«Academic Françoise et Italienne de Thurin» fàndée par Marie-Jeanne-Baptiste de Nemours. cit., pp. 473-520. 3 Joseph-Marie de Lcscheraine ( lett. 786, n. 4).

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