La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

300 Correspondance d'A . B a i l / v - 1 6 77- 1 688 exemple au Conseil General qui se tint l 'an mille s i x cents c inquante sept1', il s'y fit un tumulte si terrible, et si dangereux que le gouverneur y courut risque de sa vie, et effectivement /(f0 1 v] i 1 y avoit eu bien p l us de mal sans l ' autho­ rité de l ' evesque qui appaisa la sedition7. Feu M. R . Christinex en bannit les autheurs de ce pays, et même une darne, et un chanoi ne de la cathedrale qu i y avaient contribué9. J 'ai acouturné, Madame, d ' egaier toutes mes lettres, j e ne veux pas degenerer, et sur le chapitre de cette dame qu i fut exi lée, j e veux, Madame, apporter et vous dire un exemple du sexel' bien different de celui de la dame bannie. J 'eu l 'honeur, Madame, d 'opiner l e premier, et de fixer le donatif à cent m i l le l ivres payables argent content, je puis dire que j e le fixei, car tous les comis et toutes les communes eurent bien la bonté d ' entrer dans mon sentiment. Les plus jolies et les plus spirituelles dames de la ville estaient dans l 'assemblée et avaient à leur teste Madame la barone Clai re de Val leise1 0, et cel le cy estoit precedée par Madame la vibal l i [v] e 1 1 • Je les vis, je quittei ma chaise, fis faire p lace à ces dames et leur demandei, au nom des Estats, leur sentiment sur la fixation du donati f. La premiere qui conduisait les autres, sçavoir la barone de Valleise, aprés avoir pris la voix" de ses compagnes dit qu'el les fixaient Je donatif à un mi ll ion de l ivres aprés quoi elles se retirerent. 6 En réalité, l ' assemblée des Trois É tats à laquelle Mgr Bai l l y fai t allusion eut l ieu le 3 et 4 août 1658; la raison de sa convocation était de voter le nouveau donatif que Christine de France venait de demander. Les discussions parmi les représentants des Troi s É tats concernant la somme à élargir durent se prolonger, jusqu'au moment où deux cents pay­ sans recommencèrent à protester, car i ls ne disposaient pas de la somme de 1 1 2 m il l e livres proposée par les représentants de la noblesse. Le tumulte semblait prendre des proportions inquiétantes, lorsque Mgr Mi l liet décida d 'haranguer devant le peuple. "l 'exhortant à faire paisiblement son devoir", ce qui permi t de rétablir le calme. Cf. Mgr J . Duc, Histoire de / 'Église . . . , cit., t . V IT, pp. 22 1 -222 . 7 Phi l i bert Millet d e Faverges, dernier fils d e François-Amédée M i l liet, seigneur de Faverges. I l entra b ientôt dans l 'ordre rel igieux des chanoines réguliers de Latran. l i ensei­ gna la théo logie à Turin et le 1 8 décembre 1 656, il reçut l es bulles de nomination au siège épiscopal de la ville d'Aoste. Dès le 28 juin de l 'année suivante, Mgr Mi l liet rempli t ce siège, qui était resté vacant six années depuis la mort de son prédécesseur Jean-Baptiste Vercellin. 11 demeura dans la Val lée jusqu'à la fin de 1 658, lorsqu ' i l lui fut attribué le siège d'lvrée pour permettre l ' anivée de Mgr Bail l y au siège valdôtain. Cf. Duc, Histoire de l 'Eglise . .. , cit., t. Vll, pp. 203-226. 8 Christine de France (n. 3, lett. 786). 9 Malgré nos recherches nous n 'avons pu éclaircir cette affaire. 1 ° Claire Falet de la Moune, qui devint. après le décès de son mari Louis-Joconde de Val laise, dame d'honneur et gouvernante des demoisel les d 'honneur de S.A.R. Marie­ Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. Cf. J.-B. DE ÎILLIER, Nobiliaire . . . , cit., p. 625. 1 1 Malgré nos recherches nous n ' avons pu retrouver le nom de l a femme du vibailli Blaise Beltram.

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