La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 90I 307 mois d ' une fiebvre double tierce violente, une seule prise de cé mi raculeux remede le guerit. /[f' 1 v] La sœur Adelede de Trecesson6 a eté semblablem[ent] guerie par deux prises de ce remede, une religieuse d ' un autre monastère7 d ' une hydropisie, et plusieurs autres et je l 'ai atesté par un certificat public. Enfin les medecins entendront parler ce gentil-home et prendront leurs me­ sures. Sur ce qu ' i l d i ra, il consultera avec eux et s ' i l voit qu'on croie à son remede, il se metra en prison jusqu'à ce qu ' i l ait eu son favorable effet et il ne le hazardera /[f'2r] point qu ' i l ne promette la guerison du Prince8. Ne croiés point, je vous conj ure, Madame, tout ce qu ' on pourra d i re contre à V.A.R., l ' experience vous desabusera heureusement. Enfin i l faut tout emploier pour guerir un fi l s unique tendrement aimé et dont la vie doit faire vostre felicité et la notre. On a bien fait ven i r autrefois de Padoue un medeci n9 qui guerit ce mi raculeux prince /[f02v] par des remedes extraordinaires. Pourquo i ne pourra-t-on pas appeler à son secours de Chambéry ou de Copeney à 3 l ieues d'Annissi un medecin fameux et sujet du souverain malade pour essaier de retablir sa precieuse santé? V.A.R. aimera sans doubte tant elle est bone et tant elle conoit mon zele pour tout ce qui la regarde, ma l i berté et me fera, s ' i l l uy plai st, la grace de me croire avec des respects infinis, Madame, de V.A.R. ' le sur c e ; h ce sur ma tres humble et tres obeissant serviteur et sujet, O . Albert, E. d 'Aoste 6 Il s'agit de Louise-Adélaïde-Charlotte, fi l l e i llégitime de Charles-Emmanuel ll et de Jeanne de Trécesson, qui avait fait sa profession au couvent de la Visitation d'Aoste. Sur ce personnage cf. lett. 790, n. 8 et passim. 7 Ce personnage n ' a pu être identifié. 8 Le duc Victor-Amédée LI, frappé par une fièvre vers la fin du printemps, tomba si malade pendant l 'été que l ' on craignit pour sa vie. À propos de cette fièvre et sur la santé du duc à cette époque cf Introduction S 1 . 9 li pourrait s ' agir de Pietro Fanzago. Le 2 1 j uin 1 670, le médecin Antonio Molinetto, qui avait reçu l 'ordre de trouver un médecin, écrivait de Padoue à la cour indiquant un jeune homme de 30 ans, très savant en mathématiques et en anatomie, qui exerçait la profession depuis douze ans. En 1 682, Fanzago était archiatre à la cour de Savoie. Il sous­ crivit la relation du protomédecin Torrini sur l 'état de santé de Victor-Amédée 11. Cf. G. CLARETTA, Storia del regno e dei tempi . . . , cit., t. I l , pp. 5 1 5-5 1 6; Io. Vita di Maria Francesca Elisabetta, cit., p. 1 74.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=