La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
332 Correspondance d 'A. Bailly - 1 6 77- 1 688 Lettre 9 1 3 A. S.T., Corte, Lettere Vescovi, 111 . 2 1 , fasc. 1 , lett. 1 62 Destinataire: Lieu et date d 'envoi: Support: A utres mentions: Madame, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours [Aoste] 1 9 octobre [ 1 683] un b i feuil let (f"2v blanc ) + un bifeui Ilet (fi v et 2 r/v blancs) f"2v, autre main: Du 1 9 octobre 1 683. L' Evesque de la Val d 'Aoste. Je vois par la lettre que V.A.R. a ecritte à Monsieur le viba il l iJ1 qu ' i l y a eu un petit et noble combat entre vos penetrations et vos genereuses tendresses pour vos fideles sujets de cette province. Ce grand coeur qui vous fait aimer ces peuples panche à reformer le Concei l des Conoissancesè pour remplir les cha ritables desi rs des plus zelés et des p l us sages, et votre j ugement si lum ineus vous fai t voir des i nconvenients dans cette reforme. Les voi là donc partagées ces deux pu issances de votre grande ame, et comme en guerre naissante l ' une contre l 'autre, i l faut les acorder. /[f" l v] Madame, vous n ' aimés pas l e trouble, mais comment les accordera-t-on? Ce sera votre i nfini e prudence qui les met tra en paix. E l l e n ' est pas moins cette vertu amie et guide de la volonté, que de l 'esprit, et ainsi elle pourra être une seure mediatrice entre ces deux facultés, qui ne la tenant point pour s uspecte, suivront infa i l l iblement le conseil qu'elle leur donera. Mais quel conse i l leur donera-t-el le, cette premiere des vertus i ntellectuelles, et morales? E l l e vous consultera, Madame, et recevra unique ment de V.A. R . l es lumieres. L'ame est distinguée" /[f02r] de l ' esprit. E l le en est le fondement et la racine, et l ' esprit en est la premiere et la p l us i l lustre proprieté, sa premi ere fleur, son premier fruict. C' est donc votre ame si prudente, si sage, si feconde en lumieres qui doit 1 Blaise Beltram (n. 2, lett. 79 1 ) . 2 La cour des connaissances était un conseil de justice composé par des pairs, de non pairs et de sages coutumiers qui anciennement servait de conseil lorsque les princes de Savoie tenaient leur siège de j ustice en Val lée d ' Aoste; plus tard i l s pouvaient être représentés par le bail l i , ou en son absence par le v ibail l i . Pour plus de détails cf. J.-B. DE TILLIER, Historique . . . , cit., pp. 364-368.
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