La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

336 Corre.1pomia11ce d 'A. Bailly - 1 677- 1 688 que je lui fisse sur ses études. J 'adjoute, Madame, la fermetté ingen ieuse avec laquelle i l soûtint l 'eloge que j e fis à sa beauté, et que j 'emplo[i ] e i adroi tement pour l ' engager à me doner la croix qu ' i l portoit4. I l me répondit, sans hesiter, qu' i l n ' y avoit point de rel iques. Et bien, Madame, ne fût ce pas là une defaite toute d ' esprit, puisque les eveques ne portent de croix qui ne soient pleines de reliques, et celle de ce Prince n 'en estant pas garnie, il püt, sans me mortifier et sans blesser sa generosité, me refuser ce que je l u i demandois. Mais quand il lui plai ra m 'eriger en cheval ier de S[ain]t Maurice5, et m 'en envoier la croix, je ne laisserei pas de la prendre et de la porter, quoique vuide de rel iques. Je suis avec tout le fonds de mes respects, Madame, de V.A.R., tres h umble, et tres obeissant suj et, et serviteur Le pere Albert tousjours le même. [f'3r] Premier madrigal Jesus qui naissés aujourd 'hui Pour le salut de tous, donés je vous conj ure, Une santé qui dure A mon Prince, et qu i soi t parfa i te comme lui. Son ame genereuse, et grande, Qui doit porter bien loin Ses annes n ' a besoi n Que d e c e seul secours, e t que je vous demande, li a le reste en son pouvoi r, Le courage, l ' adresse Les forces, la richesse, Et tout ce que pour veincre, un heros doi t avoi r. 4 Sur cette question voir la lettre 872. 5 À propos de l 'ordre des Saints Maurice et Lazare et sur leur croix cf. la note 5 de la lettre 872.