La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

�ettre 915 343 en leur pere spiritue l , comme Can manifesta pudenda patris sui Noé. Non, j 'ai trop d 'human ité; mais si Noé, tout sainct qu'il estoit et le premier Roi du monde nouveau maudit son fi l s Can, un eveque, pere spirite! de ses dioceseins, peut bien pour ce qui regarde son autorité, excommun ier ceux d 'entre eux qui decou­ vrent ses dereglements, tous faux qu ' i l s sont et pour ce qui concerne \l 'autorité temporelle/ il peut la demander au juge temporel pour fai re cesser le scandale que produi roit son silence et \qu 'on/ prendroit pour une tacite confession. Debemus providere, dit Saint Paul, bona non solum coram Deo sed coram hominibus nemo patiatur inter vos ut.fiir aut maledicus8. Episcopum decet esse irreprehnsibilem9. Tout cela posé, j e vous denonce, Monsieur, les S ieurs baron Louys de Val eize et Reverd i n et me p lains à vous des l i belles diffamatoires 1 0 qu ' i l s ont ecris de leur main contre moi dont i l s ont donné des copies e t q u ' i l s ont /[f"' 2r] recités e t pronés à l eurs confidans et même Reverdin a eu l ' insolence de les lire dans les etables. Le grefier Creton1 1 les sçait par cœur et le tresorier Me i l lieur 1 " les a oui l ire à Reverdi n même et je sçai , Monsieur, que vous en avés veu un de ces l i belles. Le Sieur Gais 1 3 m' a aussi avoué que Monsieur l e baron Louis l u i a confessé d ' avoir fait un d e ces l ibelles et cela est si vrai qu ' un ami inconnu pour deffendre mon i nnocence a fait une reponce à l a satire de ce baron. Le Senat de Chamberi fit bruler par la main du bourrau une chançon injurieuse que le frere de feu Monsieur le marquis de Saint Thomas14 avoit faite contre le pere Voisin j esuite 1 5 et si on ne I ' eust fait sortir à minuit de la v ille il auroit esté decap i té16• Aussi vous sçavés, Monsieur, mieux que moi que de iuri civili 8 Dans la deuxième lettre aux Corinthiens, Saint Paul écrit: "[. ..}; providemus enim bona non solum coram Domino sed etiam corwn hominibus. Jvfisimus autem cum iflis et.fi "atrem noslrum, quem probavimus in muftis saepe sollicitum esse, nunc autern 11111/to sol/icitio­ rem, confidentia mulla in vos". 9 SATNT AUGUSTIN, Sermo 1 76/A: "Oporlel ergo episcopum irreprensibilem esse". 1 0 Nous n 'avons repéré aucune copie de ces l ibelles. 11 Il devrait s'agir de Pantaléon Cretton, originaire de Valpelline ou de Doues. li avait commencé par servir dans les gabelles du sel et ensuite i l amassa une fortune considéra­ ble, grâce à laquelle il obtint l ' anoblissement de sa famille vers la fin du XVI I' siècle. li mourut âgé de plus de quatre-vingt-dix ans au début du XVIII' siècle. Cf. J.-B. DE TILLIER, Nobiliaire . . . , cit. , p. 236. 12 Nous avons identifié ce personnage à la note 12 de la lettre 852. 13 Il pourrait s'agir de P h i libert Gay, l ' un des fils de Pietrino Gay, qui fut banquier et syndic de Turin. A. MANNO, op. cil. , t. X I , p. 242. 14 Lett. 8 1 9, n. 9. 15 Personnage non identifié. 16 Malgré nos recherches nous n ' avons trouvé aucune information sur ce sujet.