La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

374 Cmrc.1po11dunCI! dA . Buillr - 1 6 7 7- 1688 bontés et de l e suppl ier tres humblement de nous les continuer en confi rmant nos priv i leges sur l ' exemple de tous ses sereni s s imes predecesseurs . Je vous dirai encore, Monsieur, contidemment qu ' on faisoit courir i c i le bruit que S.A. R. ne vouloit rien donner aux deputés, et peut être que ce faux br uit venoit de ceux qui etoient contre la deputation, et arfin que nul ne la deman dât et ne l 'acceptât pour ne pas faire un voiage inutil e, et même dispendieux . Mais les deputés ont protesté hautement qu ' i l s ne pretendo ient rien du souverain que l ' honneur, et la grace qu ' i l leur feroit d 'agreer leurs soins: en quoi Monsieur le baron de Chatil lon se signala. Croiés moi, Monsieur, s ' i l vous plait et j e vous l ' ai desja ecrit en un petit b i l let à part14 que ces ecrivains et donneurs d ' avis cherchent plus leur interêt que le service de S . A . R. et je vous conj ure encore en veue du service de S.A . R. même, a par les sacrées entrail les de Jesus-Christ de ne leur preter aucune foi, mais bien s ' i l y a que lque chose à examiner, de m' en ecrire la substance sans en nommer les autheurs, j e vous eclai rcirai tidelement et vous ferai advouer que c 'est avec rai son qu'on m ' appelle le bon coeur. Pour un seul exemple, ne fCtt-ce pas une mal ice e xtreme de vous ecrire que mes suj ets de Cogne 1 5 n i mon clergé ne faisaient pas l eur devoir à assi ster les pauvres, et les premiers nourrirent le tiers de la Val d' Aote [sic] , et moi et mes pretres l 'autre. Nous donnions ici l 'aumone deux fois la semaine à quatorze cents pauvres, chacun etoi t maitre de nos grains, et quand nos petits graniers furent epuisés, j 'envoiai mon secretaireu', present porteur, en Val le i pour en acheter pour cent pisto l l es 1 7, et tout ce qu ' i l en apporta fut distribué en plein marché dans cette v ille, et tout cela à la veue et par l 'approbation de tout le monde, pendant que ces avares ecrivains auroient eté bien marris 1 8 de faire sortir une emine 1 9 de bled de leur grain ier. Omnes quarunt quae sua sunt, non quae Dei20. premier membre de l ' É tat ecclésiastique, mais il avait dû refuser à cause de son état de santé. Les autres députés furent le baron de Châti llon et le vassal Aymonier. Ces derniers durent pal1ir assez vite, vu que le 3 0 janvier Victor-Amédée li écrivait au Conseil des Commis pour les remercier de leur députation. Cf. B.R.T., St. P. 543 , cit., f' 2 1 9; E.-F. BOLLATI, op. cit. , t. ! I l , p. 526. 14 Ce b i l let ne semble pas avoir été conservé. 1' En effet, l 'évêque d ' Aoste était aussi comte de Cogne. Cf. la note 9 de la lettre 837. 10 Jean-Claude Bize! (lett. 924, n. 5 ) . 17 Nous avons traité de cette question à l a lettre 924. 18 Terme littéraire aujourd'hui considéré viei l l i qui signifie affligé, désolé de. Cf. TLF, ad vocem. 19 Mesure romaine de capacité pour les liquides et les céréales équivalant à un demi-setier. Sur le setier voir la note 2 de l a lettre 924. 2° Cicéron, Philip. lf, 2 1 .

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