La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
46 Correspondance d 'A . Bai/fr - 1 6 7 7- 1 688 la Visitation S [ain]te Marie de cette v i l le�, et prete à fai re profession. V.A . R. verra que l a Presidente de Grieu5, tante de la defunte, voudro it adroitement atirer cette novice à Paris assuremement pour traiter avec elle de ses /[f02r] pretentions sur la dot de sa rnere, et sur les biens qu ' e l le pouvoit avoir en France qu i lui etoient restés des l iberalités de feu S . A . R .<1• Mais ce qui est considerable, c 'est que si la novice a l loit en France, ou elle perdroit sa vo cation, ou bien on la mettroit dans quelque couvent, et pour empescher ce desordre, il est de la pieté de V.A . R . et même de sa prudence extreme de pren dre cette fi l le sous sa royale protection afin qu ' e l l e fasse ses voeux en pleine Monseigneur A /ber! Bailly à travers .1·a correspondance inédi!e, dans "Bulletin de l ' Aca démie Saint-Anselme", nouvelle série I l , 1 987, pp. 7-28, particulièrement les pp. 22-23 . � Le monastère de la Visitation d · Aoste fut fondé le 1 2 octobre 1 63 1 , suite à l 'arrivée de deux religieuses provenant d 'Annecy et de cinq rel igieuses provenant de Chambéry. 1 1 s'agissait des dames de l a Visitation de sainte Marie, qui obéissaient à l a règle d e saint François de Sales. La maison d 'Aoste fut la première à être établie sur le versant ita lien des Alpes. Les sœurs étaient très pauvres au commencement, mais la réputation de ce monastère se répandit très vite, à tel point que de nombreuses familles nobles pié montaises confièrent l'éducation de leurs til les aux soins des Visitandines, et parmi ces jeunes filles, quelques-unes y firent profession. Les vicissitudes de la fondation du mo nastère de la Visitation à Aoste semblent être liées à la fami lle Roncas qui, après s'être opposée à l 'arrivée des religieuses pour des raisons financières et familiales, en devint le plus ferme soutien. La transcription de l ' une des nombreuses h istoires manuscrites de la Visitation d'Aoste a été fournie par Maria Sole Bionaz (op. cit., pp. 1 77-269). Sur l 'ordre de la Visitation en général nous nous bornons à citer les ouvrages suivants: É . BoUGAUD, Histoire de Sainte Chantal et des origines de la Visitation, Paris, Librairie Poussielgue frères, 1 870, 2 vols.; R. D1:vos, L 'origine sociale des Visitandine.1· d 'Annecy aux XVJJ" et XVIII' siècles: vie re/igieuseféminine et société, Annecy, Académ ie Salésienne, 1 973; D. JULIA, L 'expansion de / 'ordre de la Visitation aux XVI!" el XVI//" siècles, dans Visitations et Visitandines aux XVII' et XVII/" siècles, Actes du Colloque d ' Annecy, 3-5 j ui n 1 999, Saint- É tienne, C.E. R.C.O.R . . 200 1 , pp. 1 1 5- 1 76. Pour un aperçu sur le développement de ! 'Ordre en Val lée d ' Aoste cf. Mgr J. Duc, Histoire . . . , cit., p. 277; J.-B. DE TILLIER, Historique . . . , cit. , p. 1 57; A. Cn1, La Visitation d 'Aoste. Histoire d 'un monastère va/dô tain el de la politique de sun époque, Aoste, Le Château, 1 999. 5 Le marquis de Grieu et sa femme. tante de Christine, essayèrent par tous les moyens de faire sortir la jeune fi lle du couvent et de l 'attirer à Paris pour jouir de sa dot. Cf M. S. BIONAZ, op. cit. , p. 235. 6 La marquise de Cavour, qui pendant les dernières années de sa vie séjourna à Paris, avait plusieurs fois demandé à sa fil le Christine de la rejoindre en F rance, mais sans succès. De sa part, le monastère s'apprêtait à la recevoir même sans dot, si sa mère la lui refusait. Finalement, la marqui se mourut sans laisser de testament. Pour ce qui est de ! ' héritage, Madame Royale i nterdit au patrimonial de Louis XIV de prélever même une partie des 1 2000 ducatons que la Trécesson avait laissés en Piémont, ce qui montra l ' intérêt parti culier que la souveraine avait pour le monastère valdôtain. M. S. BIONAZ, op. cil., p. 95 et passim.
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