La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 792 57 n 'auroit point eu \de/ connaissance ni rien prononcé dessus. D ' où i 1 s ' ensuit nece ssairement qu 'on n'a rien fait au prej udice de votre authorité en mettant et en retenant cet homme en prison, puisque ç ' a eté pour un crime enorme bien prouvé par sept témoins tous conc luants, et qui n ' avoit ni dependance, ni liaison avec ceux dont on avoit parlé à Rome. Enfin, Madame, cet empri­ sonnement etoit necessai re pour l ' interest de la courone et de grands hommes, et veritablement zelés pour votre service; et pour l ' honeur de votre Regence", voiant les fuites de ce criminel, qui ne travai lloit qu ' à gaigner et qu'à perdre son temps pour retourner à Rome pour y poursuivre l 'arc h idiaconat impetré et eluder ainsi le j ugement du Senat, et du delegué de mon Metropolitain. Ces vrais serviteurs, dis-j e, de Y.A. R . jugerent à propos de le fai re arrester pour fixer son incostance, et pour l ' ob liger de fonder le jugement sur les appell a­ tions comme d 'abus, et pour faire ainsi doner un arrest en j ugement contradic­ toire qui retabl iroit les privileges de la courone, et les asseureroit à ! ' advenir. Roi a donc fondé ce j ugement, ce qu' i l n 'auroit j amais fait sans cette i nno­ cente contrainte. Y.A. R. , Madame, voit par tant de l umi eres unies ensemble, premierement que l ' emprisonnement de Roi n'a point choqué votre authorité, et en second l ieu qu ' i l etoit necessaire, pour faire revivre nos privileges, et que ceux qui ont voulu deguiser ces verités à Y.A . R. et essaier de fai re passer pour criminelle u ne action sainte et s i glorieuse à la courone et à votre Regence, ont grand tort pour ne rien dire de plus odieux. Ma plume voudrait bien laisser tomber encore quelque goute d 'ancre<l sur la mauvaise foi de ces gens là, mais la modestie me l 'arrache de la main, aprés quoi si je la reprens, c 'est pour vous dire hardiment, Madame, que loin d ' avoir manqué de soubmission à vos or­ dres, tout ce que je viens de dire montre qu ' i l n'est point d 'homme au monde qui soit plus veritablement, et plus respectueusement que moi Madame, de Y.A . R. tres humble, tres obeissant, et tres fidele s uj et, et serviteur O. Albe1i E. d 'Aoste ' pouvant sur peuvent; h vos sur nos; < Regence sur regence; J ancre sur encre