La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello

60 Correspondance dA . Bai/Ir - 1 6 77-1 688 d ' i n te l l i gence avec l ' eveque même, qui est l e chef du Consei l7, et n ' est pas agreable à la noblesse, et aux peuples les plus delicats, et les p l us fiers de tous ceux que je conoi sse, il en b arri ve de grands desordres. /[f'' l v] Pour bien comprendre la force de cette raison V.A . R . , à qui toutes choses doi­ vent etre conues [sic] , sçaura que le gouverneur ni le baill i f n ' ont pour les choses pol itiques et civiles nu l suffrage, et ne font qu 'assister simplement à nos Conseil s pro forma. Nous avons notre tresorierx, nous le faisons, et nous recevons ses comptes9. Nous lui ordonons l es paiements que bon nous i l lustres el puissantes du duché. Toutefois, à partir des premières décennies du XV W siè­ cle. ils étaient, de plus en plus souvent, savoyards ou piémonta is. Cf. L. M A R IN I , La Valle d 'Aosla Ira Savoiu e Piemonle, dans La Valle d 'Aos/a, cit., l . I l , pp. 559-69 1 , p. 5 7 8 . 7 I l s ' agit du Conseil des Commis. Ce conseil, créé le 7 mars 1 536, était considéré un conseil particul ier el i l devint progressivement le vrai détenteur du pouvoir politique et admin istratif de la Vallée d'Aoste. Ce conseil n 'eut ja 1 11ais des compétences définies. C 'était un organisme souverain et il ne reconnaissait pour supérieur que la personne du duc, jusqu' au 111oment où i l fut réduit par Charles-Emmanuel I l l à de simples fonctions consultatives. Dans la séance du 4 j anvier 1 555, le nombre des membres du Conseil des Commis fut fi xé à vin g t-cinq. l is étaient choisis dans les trois ordres qui composaient l 'Assemblée des Trois Etats. Pour plus de détails voir Con: Vll/, lettre 55 1 . n. 1 . Cf J .-B. DE TILLI ER, !-lisloriltue . . . , cit., pp. 3 09-3 1 0; M . A. BENEDETTO, Ricerche sui "Conseil des Commis" del Duca/o d 'Aosta, Torino, Dcputazione Subalpina d i Storia Patria, 1 956; ID . . Il "Conseil des Commis" Je/ Duca/o d 'Aos/a, Aosla, ITLA, 1 964, p. 33 et pp. 75-86: A. ZANOTTO, Histoire de la Vallée d 'Aoste, Aoste, Editions M usumeci, 1 980, p. 1 50. � Le trésorier du duché d'Aoste était à ! 'époque Jean-Boniface Festaz ( 1 623- 1 682). Après les études, il fut destiné, comme son père, au notariat. Juge et praticien, il fut aussi lieute­ nant temporel de la cour épiscopale d 'Aoste, notaire et chàtelain de Cogne et de Brissogne. li fut élu trésorier le 24 avril 1 654, charge qu ' i l maintint j usqu 'en 1 677. La question des droits de nomination de ce11aines charges avait été soulevée vers 1 675, à la suite de la nomination d ' un assistant pour l 'avocat François Brunel, qui était malade. Pour sa part, le gouverneur du duché d'Aoste, représentant du pouvoir ducal, prétendait de pouvoir nommer celui qui étai t destiné à cette charge. Le 1 0 tëvrier 1 67 5 , Bailly écrivait au duc: "'Monsieur le vibai l l i f nous a leu aujourd' huy dans le Conse i l [ . . . ] la lettre obligeante qu'il a plu à V.A.R. luy escrire pour s ' instruire de la verité de la possession dans laquelle nous pretendons etre de nommer et créer notre tresorier, notre secretaire et nos medecins privativement à Messieurs les gouverneurs pour V.A.R., de cette province [ . . . ] . Le Conseil a toujours fait ces trois officiers, independament des gouverneurs qui en reçoivent bien le se1111ent à la teste du Conse i l , mais n 'ayant pas de voix deliberative, ils ne contribuent pas seulement de leur suffrage à leur election, et qu'ils n 'ont aucun droit que de prononcer les sentences comme presidens du Conseil selon la pluralité des voix". Finalement la duchesse régente donnait raison à ses sujets valdôtains. Cf. B.R.T., St. P. 543, cit., ff. 1 87- 1 88. " Le trésorier devait présenter son compte rendu tous les six mois, à l'occasion de la foire de mai ou des fêtes de la Toussaint (J.-B. DE TILLIER, Historique . . . , cit. , p. 67 et 3 1 1 ; M . A . BENEDETTO, I l "Conseil des Commis'' . . . , c it. , pp. 56-58; AA . Vv., Les cent du millénaire. Aosta, Musurneci, 2000, pp. 1 52- 1 53 ) .