La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 794 6 1 semble. J e s igne l e prem ier, et l e gouverneur aprés moi qu i s i e à ma gau che. En un mot le gouvernement est annexé au Conse i l , et le gouverneur ne peut rien que conj ointement avec lui, tousjours avec cette d i fference, q u ' i l ne fa i t que proposer, e t recuei l li r l e s voix, comme un echo, et n'en a point. C'est l ' eveque qu i parle le premier et presque tousjours son sentiment est suivi 1 0. Il est bien que V.A. R . sçache toutes ces delicatesses. C ' est pourquoi j ' avoi s representé à Monsieur de Lescheraine 1 1 , qui prend tant d ' i nterest à votre authorité, q u ' i l sero i t à propos, puisqu 'on me doit consulter, /[f'2r] que V.A . R . joignit nostre gouvernement à celui de Savoie, et nous fit l ' ho neur d ' etre notre gouvern ante. E l le pourroit aprés etabl i r un commandant en sa place de qualité, et de capacité qui parlat notre langue, et sçeut nos privi leges 1 2 . Et cela seroit absolument necessaire pour empescher les entrepri ses de Rome dont j ' ai eté le martir, pour avoir vigoureusement, et aux depans de ma bource [sic] soutenu notre l i berté 1 3 , dont feu S .A . R . 1 4 m ' a mi l le foi s fai t l ' h oneur de me remercier, aussi b i en que s a mere d ' heureuse memoire 1 5 . ---- �-- 1" Dans les instructions que Marie-Jeanne-Baptiste donnait au nouveau gouverneur Ferrero del la Marmora, envoyé à Aoste pour demander un nouveau donati f ( lett. 833, n. 2 ), on peut l ire: ''Quoy que ce soit la coustume que le gouverneur ne resolue rien, touchant l 'offre du donatif. qu'il n 'en ait escrit au prince, et qu'ainsi i l n 'ait receu plus particulierement ses ordres, nous j ugeons vous devoir fa ire sçavoir par avance que le moins que nous puissions accepter ce sont les 1 6000 pistoles qu'ils donerent la derniere fois". En effet, selon la cou tume c 'était le gouverneur qui devait présenter au Conseil la demande du donatif, dont le montant était établ i par le duc. Cf. E. F. BOLLATI, Le congregazioni dei Ire Stati de/lu Volle d 'Austa, Tori no, Paravia, 1 880, 4 vols., t. 1 I I , p. 427. 1 1 Sur ce personnage voir la note 4 de la lettre 786. 12 La duchesse régente fut toujours très attentive à ne pas blesser les sentiments de ses sujets valdôtains; dans ses instructions au gouverneur elle ajoutait que " la vue principale que nous nous sommes proposée. pendant notre régence étant de gagner l 'amitié et ! 'affection des peuples, et sçachant que ceux de la Val d'Aoste sont fo11 jaloux de leurs privilèges, vous leur direz que vous avez ordre de nous de veiller à leur observation et d'empêcher qu'on n'y donne atteinte, comme aussi de prendre un soin part icul ier pour tout ce qui regarde l 'adm inistration et Je repos de cette province". Cf. E. F. BOLLATI, op. cil. , t. I l l , p. 426. 1.1 Mgr Bail ly travailla toujours pour protéger les privilèges de son d iocèse. Par exemple, en 1 66 1 , i l fut le promoteur de la célèbre déclaration gallicane, par laquelle la Vallée d 'Aoste choisit d'adopter définitivement les usages gal l icans. La correspondance valdô taine de notre prélat est parsemée de plusieurs allus ions à ce sujet. C ' est pour cette raison que nous renvoyons à Con: VII, VI// el IX. 14 Charles-Emmanuel I l . i ; Bai l ly fait certai nement allusion à l a lettre que Christine d e France l u i avait écrite l e 2 3 décembre 1 66 1 , dans laquelle elle s e montrait "satisfaitte des soins que vous avés pris de soutenir les prerogatives de vostre Eglise [ . . .]". Cette lettre, dont il existe plusieurs copies. a été transcrite dans Con: Vil, p. 255 ( note 2 ).
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=