La correspondance d'Albert Bailly Volume X Années 1677-1688 publiée sous la direction de Gianni Mombello
78 Correspondance d 'A. Baillv - 1 6 77- 1 688 a de l 'aparence à ce que je dis, car vostre composition est, sans fiaterie, om nibus numeris absoluta'+. Voi l a du latin qui /[f'2 r] supplée au defaut de mon françois, qui ne trouve rien à mettre aprés perfection, que j ' ay desj a ernploié une fois. Et le R [everend] pere Bouhours, dans ses Remarques nouvelles"', sur notre langue, n 'aime pas les repetitions, au moins dans une lettre. Ce bon jesuite a une terrible aversion contre les repetiteurs. Les fascheuses repetitions de Cleante6 en sont cause; il a trop souvent repeté que le bon pere est cavalier et home du monde. Par h cette multipl ication de reproches lui fait haïr celle des eloges mêmes. Tant y a que j e vous rends de tres h umbles graces des bontés que vous daignez avoi r /[f' l v] pour moi et comme c 'est une maxime tirée de la science dont les prelats font profession que, gratiam pro gratia7, je vous suplie, Monsieur, d ' avoir la bonté de rendre la lettre cy' jointe à qui j e l 'adresse. Vous sçavez que des commissions de cette nature ne se donent pas à tout le monde. l i y faut un grand secret, et une conduite extraordi naire et je ne pourroie pas choi sir une persane p l us adroite, n i plus charitable que vous pour me rendre ce soin. Donez donc, s ' i l vous plaist, la lettre à Madame la Marquise votre epouse8 et Quinte Curce de Vaugelas, dans Mélanges ofjèrts à Ferdinand Brunot, Paris, Société nou velle de librairie et d'édition, 1 904, pp. 1 37- 1 6 1 ; E. BURY, Un laboratoire de la prose française: la difficile élaboration du Quinte Curce de Vaugelas ( 1653- 1 659), in Les voies de / 'invention aux XVI'" et XVII'" siècles ( revue "Paragraphes", 9), Montréal, 1 993, pp. 1 89-208. 4 Quae virtus perfecta, et omnibus numeris absoluta, coronam vincenli bus et mercedem immorta/itatis impertil. Lactance, Divinae instilutiones, t. I V, De vera sapientia et reli gione, Caput XXV. Cf. Pour une édition moderne de ce texte voir LACTANCE, De vera sapientia et religione, introduction, texte critique. traduction, notes et index par P. Monat, Paris, Les Editions du Cerf, 1 992. 5 L'auteur est le jésuite Dominique Bouhours ( 1 628- 1 702) qui publia cet ouvrage en 1 67 5 . Nous croyons que notre prélat a v u la première édition qu' i l suit d'assez prés, ma i s le texte auquel il renvoie se trouve aux pp. 207-208. Cf. D. BOUHOURS, Remarques nouvelles sur la languefrançoise, à Paris, chez Sebastien Mabre-Cramoisy, I mprimeur du Roy, ruë Saint Jacques aux C igognes. M. DC. LXXV.. Mgr Bailly était aussi habile à faire des éloges qu'à faire des reproches déguisés en éloges. En tout cas il était à la page. 6 Bail ly pourrait faire allusion au pseudonyme pour Jean Barbier d'Aucorn1 ( 1 64 1 - 1 694), membre de l 'Académie Française qui publia quelques ouvrages de critique, parmi lesquels Sentiments de Cléanthe sur les «entretiens d 'Arisle et d 'Eugène, oeuvre du père Bouhours, publiée à Paris en deux volumes en 1 67 1 et 1 672. J.-M. Q u É RA R D , Les supercheries lit téraires dévoilées, Paris, Paul Daffis L i braire-Editeur, 1 869, t. 1, col. 752. Toutefois, il ne faut pas exclure q u ' i l puisse s'agir du célèbre personnage de Molière. 7 Sur cette citation cf. la note 3 de la lettre 804. 8 Si la lettre est adressée au marquis de Saint-Thomas, comme nous l 'avons supposé, alors il s ' agit de Françoise Marest de L ucey. De leur mariage naq uirent onze enfants, parmi
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