La messe au Mont Blanc

II - - ferme. Avant de partir, .le bon M. Keller, qui ne put s'élever- plus haut que la cabane Vallot, a. partagé entre tous une bouteille de vin de Champagne; il a eu mème la boutè d.e se charger d'un télégramme pour Courmayeur. Ollie r et Origoni, nos cornpa– gnons, partirent aussi. Nous restions ainsi seul.s maìtres · de la cabane. Cependant, quelques temps . après, sont arrivés trois guides et un porteur de Chamonix. C'étaient . MM. Ambroise Tourriier, Henri Schuler, François Comte et Jules Bellin. B.s _devaient aller travailler à la cabane du Rocher rouge,, pour l'observatoire Janssen qu'on veut terminer d'élever àu sommet du Mont-Blanc. Comme ils· portaient avec eux de petits fourneaux à pétrole, nous avons pu, gràce .à leur courtoisie, pr~hdre le soir quelque chose de chaud. . Le creur de tous é~ait partagé entre la crainte €t l'esp~rance. Quel t~mps aurait-il fa_it le lendemain? Nous aurait-il fallu. descendre, ou bien la grande chose aurait-elle pu s,'accomplir'? . .,, Monsieur Bonin était, lui, de ra:vis qu'il fallait célébrer coute·que colite, lors mème qu'il aurait été n.écessaire .d'atterrdre jusqu'au samedi. Ce que j'ai admiré -le plus eti· luit c'est sa ·rénacité. Tout le monde disait; Mah! je ne sais.-eomment cela ira de– main; il est ti:ès probflble que la messe ne se <lira pa's. Pour moi; qui maintenant avais déjà été au Mont-Blanc, et qui, si rious avions du redescehdre . sans pouvoir " c~lebrer, j'aurais pu me rendre au moins le témoignage de n'avoir pas fait un voyage .· inutile , j"étais, eri véritable égo1ste, moins prédcc~pé peut-ètre que. tous les a_utres, du temps du- lende– main . · Mais Bon.in 1espérait toujours con.tre · toute . espérance. Enfin, on est allé s'étendre sur les matelas, se par-