La messe au Mont Blanc
12 .- tageant entre neuf les 21 couvertures, et on a essa yé de s'endormir. Je pense que tout le mondé y a réussi. Pour moi, je me suis r éveillé vers onze heures et demie. J'ai averti M. Bonin-, et pris comme lui quelque fortifi.ant, pour n'avoir · pas trop à souffri! du jeùne, et l'on s'est recouché; mais j e. n'ai plus pu fermer l'ceil. Au. milieu du sommeil un peu bruyant des-autres, j'entendais de temps en temps ce crj : Mon Dùu, mon Dùu! C'était M. Bonin qui p ensait à sa mes::;e. Il · me venait que lquefois alors à la pensée que nous n'étions pas des ministres assez dignes, pour avoir l'honneur q'etre les premiers à offrir Jésus– Christ si haut. Cet honneur devait e tre réservé à d'autres. A une heure et demie, M. Bonin était sorti de la cabane. Le vent soufflait avec violencè, ·mais le ciel était tout étoilé . Bonne marque. '· Le reste de la nuit s'est passé dans l'attente; je · frottais à chaque instant une allumette pour voir à la montre s'il était. bientòt jour. J'entendais toujours le meme cri: Mon Dt"eu, mon Dieu. Le jour s'est fait peu à p.eu. On est descendu l'un l'un après l'autre du plaucher où l'oa était juché. Le vent s'était un peu calmé: en revanche le brouillard couvrait tonte la montagne. . · L'anxiéte se peignait sur le visage de tous. J e de– ·mandais aux guides de Chamonix ce qu'ils pen– saient, et ils me répondaie~t : Ce.sera bien diffi.dle; il faudra probablemen.t y renoncer. Le guide de Pré-St-Didier . était eucore pius décontenancé. Il avait perdu·, lui, à peu près toute espérauce: il bran– lait la tete et, pensant aux difficultés que nous avions rencontrées hier, il regardait comme une folie de s'aventurer à l'asçension. ' Mais M. Bonin ne perdait pas l'espérance. Il d~t ·:
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