La messe au Mont Blanc

- 13 Attendons encore un peu . Il avait un violent mal de tète e t il s'est couché de nouveau. Entreternps on a fait déjeuner: le s guide s d e Chamonix, toujours si bons envers nous, ont rµis comme la veille leurs fourneaux à notre service pour faire le café. Pour moi, je n'ai rien pris: j'espérais au moins dire -la messe à la cabane Vallot. Le mal de la veille ne m'avait pas encore quitté; aussi-, je n e faisais pas compte de.remoater à la cime du Mont-Blanc comme les autres. Il fut un momeùt où tous, mème M. Perruchon et moi, nous avons engagé M. Bonin à se désister de son entreprise. Encore une fois il a tenu bon. Il faut souvent ·plus de courage .pour 'persévérer dans une entreprise, que pour la commencer. Bieutòt les guides de Chamoni.:i nous ont <lit q u'ils seraient allés eux aussi jusqu'à la seconde Bosse, pour de là essayer de traverserjusqu'au Ro– cher Rouge où étaient les autres travailleurs. Alors on s 'est décidé à partir, mais avec beaucoup de doutes négatifs· sur le résultat de l'entreprise. Les guides _de Chamonix marchaient les premiers, les autres suivaient dans Ie mème ordre qu'ils avaient tenu depui& la. .cabane du Dòme. Pendant une mi– nu te je les· ai vu s' éloig.o.er , puis. le brouillard les a dérobés à ma vue et je suis rentré tout seul à la cabane. · J'y é tais à peine depuis quelques instants, lorsque des voix se font entendre. J~ me suis dit: Retourne– raient-ils déjà? Je so.rs et prete l'oreille. Ce .sont les – voix, c'est le langage dés guides de _Charp.onix. On les aperçoit en effet dans le brouillard. Je- vais au-. devant d'eux, et ils me disent que s'ils sont retour– nés , c'est que ·tout de mème le brouillard les auraient empeché de travailler: quant à · mes compagnons ils ne courent al,lCUll risque; le temps est assez · doqx~