Le lettere di Renato di Challant governatore della Valle d'Aosta

20 G. FORNASERI Monseigneur, il n'est besoing me remercyer de l'offre que je vous ay faict de mes biens de Monferrat, car vous avez puyssance sur eu lx . que j 'ay hors de voz pays et dedans d'en disposer tout ainsi qu'il vous playra ensemble me commander, comme à celluy que désire de son pouvoyr vous obéir ; par monseigneur de Castellamont que j 'ay envoyé par devers vous entendres comme il y a gens qui pretendent achepter mes dicts biens de Montferrat ; combien que, s'ilz vous duysent pour en faire la récompense au conte de Dizai­ ne (3) , j ' aymeroys mieulx vous en faire service que plaisir aux aul­ tres et vous supplie que la chose ne se menne à la langue, affin que j e ne perde les marchans, car l'on ne peult trouver gens qui veuil­ l ent achapter pour telle somme a ung blocq. Aussi il vous playra despecher en bref Castellamont avec argent tant de mes pansions , qui des mil escuz, pour rachepter ma vaysselle , car je vous pro­ mectz que celluy qui là m' a mandé qu'il la foudra, si je ne la rachepte, oultre le dompmaige que j e supporte pour les intérestz il m'a · gresvé de vous en importuner, si j 'avoys l� moyen de ce faire , j e vous assheure que je ne vous en fascheroys pas avec ce qu'il me sera peu - d'honneur, si je n ' ay ma diete vaysselle , pour m'en faire honneur à l'acouché de ma femme (4) , et plustost qui vons en plus actedier, je m'en prendray au pleiges. . Monseigneur, de ce qu'il vous plaist escripre des charges le trésou­ rier Ravoyre ne scait bonnement où trouver argent, comme il vous escript et de moy je n 'ay encour prins, pour mon estat qu'il vous a pleu m'ordonner que soixante escuz , pour garder que à l'occasion de mon payement voz affaires ne démeurassent en arrière toutes foys que je m'enquerray si je pourray trouver moyen d'avoir ar­ gent pour vous en advertyr et y besoigner et sur ma foy chacun est saigé et ne font mille folye avec . ce que les grosses compositions, comme celle de Tharentayse et aultres s'employerìt ainsi qu'il vous plaist commander. Monseigneur, messieurs du conseil m'ont monstré une lettre i:;i ar la quelle il vous plaist leur mander qu'il y ·a des gens qui se · pl-ai­ gnent de ce que l'on p rolongue les causes et les remectent en retar­ dacion , vous assheurant que despuys que j e suys icy à ce que j 'en ay peu veoir ilz y font bonne diligence, si vous supplient qu'il vous plaise leur dire ceulx qui s'en plaignent, affin qu'ilz vous. prement le contrayre. Vous merciant très humblement des nouvelles: qu'il vous a pleu me faire scavoyr que sont bonnes, Dieu mercy, et de ceulx de deçà il ne se dict, fors ce que j 'ay entendu par l'escuyer Piochet , c'est que celùx de - Strasbourg sont faict bour- (3) Tizzone Gio. Bartolomeo, conte di Desana. (4) Per la nascita di Isabella, che questa lettera annunzia contempora­ neamente a quella di Caterina.

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