Les Romains et les Salasses Abbé Henry
6° A côté de l 'étable, attaché à elle, ou sé1)aré d 'elle, est le petit domicile où les bergers font leur cuisine . Cet endroit où l 'on fait la cuisine s ' appelle la Chava n n e . Valpelline, en 1499 · . . u nain pe tiam j a cen l c ni in Verd ign olettaz retro laz c h aTa- 11az dicli A ngellini. Ce domicile, appel·� c h ava n ne, dn celte capa m na , chaumière, a donné le nom à bien des alpes . Ainsi, à La-'l'huile, les montagnes de C h a v a n n e (2 183 m . ) , ( 2 3 1 4 m . ) , 2 4 2 1 m . ) , parmi les plus belles de la Vallée d 'Aoste ; Cha-vanne ( 1 890 m . ) à Torgnon; Chava nne ( 1935 m . ) à Ayas; Ch a v a n n e à Brusson; Cha-ùa muûa ( 2 2 90 m . ) à Saint-Marcel ; Cia-vamn a ( 1 4 1 6 m . ) à Issogne; Chavanis ( 2 290 m . ) , petite chavanne, à !Cogne; C h a ·v a n o n ( 2 2 24 m .) à Valtornenche; C ha v a n n e ( 2 l ï4 m . ) à Valpelline ; ChavanneUa (2649 m. ) , petite chavanne à La-Thuile . . ï0 Le petit domicile, cellier ou cave, où l 'on dépose les fromages, les fontines, 1e beurre, domicile le plus frais possii.Jl2 sou vent moitié caché dans la terre, s'appelait en patois le freyd e ré ou freyd e re . '.; en frey derer, du patois fret , freyd e froid, froide. Les notaires du moyen-âge ont tradnit ce mot par frederiurn.. Dans une convention de l'an 1 369 relative à la montagn e de ChaHeby ( 1950 m . ) sur t-Barthélemy, il est dit que le locataire Jean de ClernerÏ çod est tenu de .faire un frederium de 3 toises de longueur sur une et demi cle lar geur et de le recouvrir avec des ardoi ses . . . et q·iwd ips _ e Johannes fa c e re f . en e tur u n u m fre deriu 1n t rium t eysa rwn d e I ongit d i il C e t iin iil s t e3•se c u m di111 idia d e l. a t i t u d i 11 e e t ipsu m cooperire d e lays . . . e t ipsum f1 e d e ri u ·m manu l e n e re i n bo 11 o statu . Ce mot de freyd e ré, fredier équivaut à ce iq11 'on appelle aujourd'hui le magasin. Ce petit domicile a fait donner le nom à la monta gne . Ainsi, nous avons l 'alpe Fredero n ou Freyçl e rey ( 2393 m . ) à Saint-Barthélemy; I I - l ' alpe Friodière ( 2 0 3 1 m . ) à Brusson; Frny d e r e t ( r ooo i11 . ) à Saint-'Marcel; Freydére (535 m . ) fractioù de la bourgade de N�1s . . . De c e même mot patois fret, freyd e sont venus les noms de : Vallée froide, Tlalfrey de à Valpelline , Tlofréde ( 189 1 m . ) 3 Val tornenche, ou bien de : Froide Vallée, F reydeuà ( 1no m . ) à Courmayeur, F rcy de-và ( 2 3 4 8 m . ) à La-Thuile . . . 8° Dans Ies montagnes on a 1)arfois des claies mobiles où l ' on parque, c'est-8.-dire on clôture les brebis. A Ollomont en 1499 : i1.nam c h a - v ana m et u n u 1n. Parc in alpe dou Be rrioz. Ce mot de Parc a donné le nom �t la montagne. Ainsi : le !Mon t du l'arc (n82 111 . ) à La-Thuile; les Parc h ets, Pii rl set ( 2 20ï m.) petits parcs, à 'Bionaz ; lo Parc e t ( 1n2 m . ) à La-Thuile . . . 9° Ch alles'. Nous avons aussi plusieurs al1)es qui s ' appellent C h a . l i e , Chailet. Ce mot là ne vient pas de t sà mais vietlt du patois tsaou la, tsàla, t sa o u lé : ce verbe tsaoulé veut dire . fair e une trace, une fou lée eu n a tsàla avec les pieds, par exemple an milieu de la neige fraîchement tombée, au milieu d ' une prairie à ]mutes herbes, au milieu d 'un champ où le blé est déjà haut. Dans une montagne, les herbes les plus grandes sont celles des prés situés immédiatement au dessous des étables, prés piétinés . continueJ.lement par les va ches lorsqu'elles entrent à l 'étable on qu'elles en sorten t . Ces [)rés là, souvent foulés aux pieds ( chaulés e n patois) , s'ap pellent des !salé, tsaléque, tsall. : ils ont douné leur nom à plusieurs montagnes. Ainsi, à Ollom.ont : Les C h a l l e s, Le Tsal le ( 19 1 2 m . ) ; à Bionaz : Chalet -vie;p:, Tsa lé -viou ( 2 3 5 6 m . ) ; à Cogne : ·Mont C h a l e t ( 2 220 m . ) ; à Saint-Barthélemy : Clzallèby, Tsa lè by ( 1950 m . ) , les challes de By ; à Challand : Cialesc ( 1 600 m . ) ; à Fontainemore : Ciailasc (n20 m . ) etc . . De ce mot tsa.léque est venu le mot français
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