Les Romains et les Salasses Abbé Henry

- r z - c halet appliqué aux montagnes . Comme diminutif de Chalé, Tsalé nous avons Chal­ leret petit chalé. Ainsi Challeret ou Sal­ leret ( r r 27 m . ) à Champorcher; Chelerd ( 1 750 m . ) à Cogne . . . Dans quelques vallées alpines le mot Chaz, Tsa, Cià est prononcé Sa : ainsi , à !La-'Dhuile, !Chavanne, Chavannette 'sont prononcés Sa-vanna, Savannetta. De mê­ me le mot Chœlé, Tsalé, Cia . lé, dans quel­ ques vallées est prononcé Salé diminutif Saleron, Saleri. Ainsi nous avons ù Tor­ gnon le Mont Salé (309 r m . ) , le Mont Sa­ leron (2822 m . ) ; à Ayas, les alpes Sale ri (2001 m. 2 1 25 m . ) ; à . Fénis, l 'alpe Salé ( 2 2 2 7 m .•) , la Becca de S a l é (3r37 m . ) Des étymologistes ont fait venir ce mot Salé de sel et ont osé écrire qu'il y avait là autrefois des mines . de sel ou des sources salées. Avec ce système par tro , p simplet d'étymologie, on pourrait tout aussi bien dire que le mot Pain de Sucre donné à la pointe cotée 2919 m. près du Grand-Saint­ Bernard vient de ce que dans les entrailles de ce mont il y a une carrière de sucre; et que, le nom Tour des Fous (2576 m . ) donné à un rocher voisin lui a été appli­ qué en suite què c'est tout plein ,de fous qui font l ' ascension de cette roche ! ! I I . - PATURAGES ALPINS. ro0 Le vieux mot celte -ù oed qui veut dire pâturages alpins a donné na1ssanœ au 110111 Les ]ouet tes. Ce mot est prononcé ' e t écrit de diverses manières selon les lo­ calités. Ainsi nous avons dans le Val.pelli­ ne, en 1500, dans la combe de Breuson les Huettes, les Huetes, les Zetes; à Ollomont, aussi . en 1500, les Heii et, les Vuyetfes; ail­ leurs dans la Vallée d 'Aoste, le s Zouettes, les ]ue t t es, les ]ouettes, les Ouates; à Courmayeur, l 'alpe Le Giuè (2007 m . ) ; à Vertosan , les Zettes ( :,965 m . ) . . . n ° Un aurre mot celte es.t ri o 11 , riot qui veut dire : un pâturage récemment cons­ titué, on parce que on l'a fait dans une forêt abattue, ou parce qu'<0n a fait ré­ cemment un chemin à trav . ers la roche pour y aller, ou bien une terre récemment rendue à la cultunr Ces - rion ou pâturages alpins sont presque tous au dessus cles 2000 mètres. Ainsi, nous avons à Valtor­ nenche : Lo Riondé ou l' Oriondé (2804 m . ) : la graphie juste doit êtr . e lo Rio ndé; à Bionaz, sur Prarayé, le Grand A rionde t et le Petit A riond e t ( 2400 m . ) ; à Ollomont l 'Arionde t . (2500 111 . ) , la Tête d'A rio ndet (3500 m . ) ; à Ollomont encore le Morio n (2400 m . ) , la Pointe du Morion (3550 m. ) ; à Valpelline le · Morion ( 2 7 1 8 m . ) écrit- en 1590 Mont rio n ou Mont Ryan; à Valgri­ send1e Pra rio n ( 1547 m . ) ; une localité ap­ pelée Prarion e st déjà signalée à Torgnon 'l'an r r 65 ; .à 1\fo1:gex Prarion (1547 m . ) ; à Valpelline, près d e IPravillair Chamf> ria n t , . C h an r i o n (990 m . ) ; à La-Thuile, Chanrion, patois Sarion (r460 m , . ) fr�ction du village d 'Entrèves; à Allein, Tê�e de Sarron ou Charron (champ rion) (2700 m.) Les notaires du moyen âge n'ont rien compris à ce mot patois rion : ou plutôt, ils ont compris que ce mot rion voulait dire rond, et ils ont traduit ainsi : l\Iont rion m ans rotundus, J'rarion pratum ro­ tun d. urn, iChanrion c ampus rotundus ! En nature, il n'existe même pas de prés ronds : comment faire pour les arroser ? HI. - FORÊTS. En patois nous avons trois noms pour dé­ signer une forêt, signe que les bois étaient immensément répandus en Vallée d ' Aoste : r0 la joiix qui vient du celte jour, jurnn.; 2° la serva qui vient du latin sil'Va; 3° lo bouque, bois, traduit par les notaires par boscuni. 12° La joux, c'est la forêt. Nous avons bien des joux dans la Vallée d'Aoste .

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