Les Romains et les Salasses Abbé Henry

Ainsi : la Joux ( 1 605 m. ) à La-Thuile , au­ trefois forêt . fort épaisse : en patois, La Zaou; la Joux ( 1600 m . ) à La-Salle; la Jaux plan e à Valgrisenche entre [()hamen et le Revers; la Jaux au dessus de Vens à !,Saint-Nicolas ;Col de Joux (1638 m. ) et Bois de Joux entre Saint-Vincent et l3rus­ son, 'immense forêt de conifères; Joux, Bois de Joux, Ru de Joîix entre Saint-Bar­ thélemy et · verrayes, en patois Ru de Dzi.ii. A Courmayeur, la forêt s'appelle la Dze (r) dirmümtif la Dz e rotta, 1petitc forêt : en français la Jer, la Jeur, la ]erotta. Com­ me diminutif de joux nous avons Jove t · petit bois : ainsi en 1 5 2 1 , Jovet à Ollomont au pied de la v'ille. A Vçilpelline, nous avons le Jan ( 1 800 m.1) lo Dzon. Le Grand­ Saint-Bernard let , le Pletit"\Saint-Bernard étaient appelés au moyen-âge Mont Joux et Colonne Joux Mans Jo-,;is et C olumna Jo-,;is parce que il y avait là une statue et une colonne de Jupiter; mais dans toute ,la Vallée, le mot joux veut dire forêt et n'a absolument rien à que faire avec Jupiter ce brave homme de Dieu de l 'Olympe. 13° La Ser'l!a, la forêt. La Ser'Vii ou la Cer-va, tel est le nom d ' un groupe de vil · lages à Bionaz. En 1 500, leS! Reconnaissan· ces écrivaient indifféremment la Ser"Ja ou la Sil'Va, preuve que ce mot de Ser'Va vient de Sil'Va forêt. De ce mot Serva ou C erva viennent les mots : Ser'l!az, Sei'l!a, Ch ena, Char'Va, Char'l!az, Valc harva, Char'l! e t (petite ser-,;a) , Char'Vin (petite ser'Va) Ser'vin ou Cer'Vin. Ainsi : la Ser-,;a ( 1837 m . ) à Issognc; La Ser'Va ( 1 830 m. ) patois La Cheu1 v a , à La-Thuile; la Se-r'Vli (2 100 m . ) à Saint­ Barthélemy; Ser'l!a à Brusson et · à Valtor­ nenche; les deux localités de Ser'Va Neire, Silve noire, à Vièyes ( 1 3 19 m.) et à Cogne ( 1 650 m . ) ; Ser'Va P l a n a (1680 m. ) à Saint­ Marcel; La Sei'Va (2 1 8 1 m,. à Quart; les montagne de la Seri'Va surmontées de la Poi n t e de la Sei'Va (3064 111 .1) à Valsava­ renche; Cher'Vaz (1206 m . ) à Fénis; Char-,;az ( 1 5 1 2 m . ) à lI,a-Salle; Le Char'l!az, à Chamois; Champ .Char'l! e t ( 1 89 1 m .1) à Co­ gne; Jv!ont Charnel (2469 m .) à Morgex ; Jl!Iont Cerf ou Mont Serf (3420 m . ) au des­ sus des villages de la Ser'Va à Bionaz: alpe de Mont Char'Vin et pointe de Mont Char'Vin (2903 m . ) à Bionaz; Jltfont Servin ou Mont Cer'Vin (4478 in.) le i:oi de la mon­ tagne. Il faut remarquer que dans la langue valdôtaine, c'est tout à fait indifférent d 'écrire ser'Va ou c er'Va, serf ou cerf, ser'Vin ou cer'Vin, semon ou cemon, ca.r ces n10ts, qu-'on les écrive avec l's ou le c, se pronon­ cent de la même manière; tandis que, eri italien, ça se ,prononce tout différnmment selon qu'on les écrit avec l ' s ou le c : aussi, en italien, l'étymologie de cer'Va, cen:in ne saute pas tout de suite aux yeux comme à un valdôtam. Des dames savantes qui vont en villé­ giature. à Bionaz, m' ont dit parfois en par­ lant du Lac de la Serva : Vous avez là un très joli lac, mais quel vilain nom : Lac de la Ser'Va ! Elles croient que ça veuille dire : Lac de la servante. Comme diminutif de Ser'Va nous avons Ser'Vetta .petite forêt. Ainsi : La Ser'Vetta ( n o o m . ) à Fénis dans le vallon de Cla­ valité . A propos de Mont Cervin ajoutons en­ core ceci . A Valtornenche, de temps im­ mémorial, on a toujours appelé :Mont Cer­ vin, le col Saint Théoclule : passer le Mont Cervin, c 'est passer le Col Saint Théodule (33 2 2 m. ) De même les vieux auteurs de géographie, quand ils disent Mont Servin, ont toujours entendu par Mont !Servin le Col · Saint Théodule, car ce qui les intérc:;sait ce n 'était �as les sommités mais bien les cols ou passages d ' une vallée à l 'autre. Dans le moyen-âge, le ·l'vfont Cervin était

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