Les Romains et les Salasses Abbé Henry

- r 4 - appelé Mans Sil·vius ou Mans Syl-vius. Ain­ si l'ont appelé Tschudi en 1 538, Munster en 1 544, Stumps en 1 548, Simler en 1 5 74 · N'est-il pas vrai que ce mo t de Sil"Vius rap­ pelle étrangement le mot de Siil"Va, forêt, dont il ne semble être que la forme mas­ culine ? Plns tard, on a aussi toujours écrit , pour indiquer l e Col Saint Théodule, JI ans sen1in us, Mont ser"Vin en 1560, l\lo nlis- ' ser"Vini en 1 60 2 , Montser"Vin en 1 694 . Tout cela et bien d'autres choses encore me semblent prouver j usqu'à l ' évidence qne ce mot de Cervin ou ser"Vin vient de serve<., sil-va, forêt. J'ai lu moi même, de mes · propres yeux lu , dans des R·evues Alpines que le .Mont Silvius (4478 m . ) a pris ce nom d ' un cer­ tain SiV"Vius lieutenant d e Jules César qui est passé dans ces .parages pour se rendre en Helvétie ! ; que le Mont Vélan (374ï m . ) a aussi été ·ainsi nommé d u nom :d'un au­ tre lieutenant appelé Velanus qui a tra­ versé les Alpes Pennines ! !; et enfin, que le Mont ·Bmilius (3559 m . ) sur A7ste ne vient ni plus ni moins que d ' un certain Emiliti s lieutenant de T.erentius Vmron qui a fon­ dé la Vi1Ue cl' Aoste ! ! ! On voit que les al­ pinistes sont bien , très ferrés en fait de souliers, mais pas beaucoup ferrés, en fait d 'étymologie. 14° Un troisiè1ùe g roupe de noms qui indiquent une forêt est le mot rpatois b ou­ que, b au, bois et ses dérivés. Dans ce genre nous avons : le village du \Bouic (1529 m . ) · à La-Thuile ; Bosc ( r86ci m . ) à Cogne; lo ­ Bouqu e ( 1 62 2 :m. ) à Opomont; l�alpe dou Bouque ( 2044 m . . ) à Bosses; P1lan Bouqu.e ( 1585 m . ) à Vièyes; Prab ois 'Pratum de · b osco, ' Praturn buys, Praboé, Prabo uque ( 1 900 m. à Ollomont; . Coteau bois, Costal buys, Cotoboé ( 1 800 rn.I) à Bionaz; Vnlbois à Ollomont; Bois noir (forêt de conifères) Bosc noer, Bou ner à Oyace, Valtornenche; Bois de Clin, Bou de Cllin (1381 '111.) à Va.Jsa.varenche; le Boc hé, le Bois � ·va1gri­ senche• d 'où est venu le 11om de famille Bois etc . . . Un rpetit bois s 'appelle en patois un botset, un bo che t; de là est venu le nom de maison Bochet. IV. - POINTES. 1 5° Tor. Tor est un vieux mot celte-li­ gure qui veut dire : une roche, un mont aigu, une aiguille rocheuse. Ainsi, le J\font Blanc, I.e Mont Rose ne sont pas des tor : mais l a ,Dent du <Géan t . le Mont Cervin sont des tor. Dans les l�econuaissances du Va�pelfone nous trouve-us : en 1470, l.oz To r de Breuson, .aujourd 'hui !Pointe Fio­ rio, 3 3 5 ï m . , à Valpelline; en 1 499, loz Tor dou Frey tis, an.iourd'lrni Freyteus, 2 340 rn . à Bionaz. Dans la · vallée d 'Aoste, le Tm, par excellence, c' est le Cervin. Ce f o r là a donné le nom :1 tonte la rnllée qui conduit à ses pieds : V a ll é e du Tor, Vallis tor n i na , V all-is torniac , Valtornenche. 11 n 'y a , qu'à regârcler le Cervin du Col de S. Pantaléon sur Torgnon pour se convain­ cre qne ce t . or là est le seigneur incontes:té de tou!e la Vallée du 'ù.\farmore qu'il do­ mine de toute sa haute et lourde masse . La première mention du mot Tor qui apparaît dans cette Vallée au sortir des ténèbres .après l ' an rooo est le mot de Tor­ nyon, Torgrion . 'En l 17fi nous trouvons signalées les églises de Saint ]\!fortin CTor­ gnon) et de Saint André (Antey) toutes les deux situées in "Valle tornina. Onze ans , avant, en n65, un · autre document avait déjà signalé l'alpe · de Chantorné ( 1 870 m.) de c amPo tornicio . L·e mot 'ror­ gnon a précédé de quatre siècles 1e nom de Valtornenche et 1 ui a donné n:aissanoe : ou plutôt c'est le Cervin, le ior par anto­ nomase, qui a engendré tous ces noms. A côté de ce · grand tor, nous avons à l'autre extrémité du cirque, des petits tor, soit des torna lins : ainsi, le Gmnd Torna-

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