Les Romains et les Salasses Abbé Henry
dor était le passag,e obligé et 1miqne à sui vre par les armées romaines pour se r·orter au delà des Alpes . D 'où, guerre des Ro mains :aux Salasses pour la possession de ce cotridor . 5° rMais ce n'était pas facile aux Ro mains d. e venir à bout des Sa.lasses; car cc les soldats de Rome, gênés par la 1pesan teur de leurs armes, ne pouvaient les pour suivre à travers les étroits sentiers et les précipices de la montagne, sans s 'exposer à être écrasés, non pas par la m. nititnde des ennemis, mais par les grosses pierres que ces robustes montagnards f':'.isaient rouler sur eux 1 >>. 6° Aussi, Varron, ne po•1\·ant venir à bout des Salasses par la force eut recours à la ruse. Voici com:ment Dion Cassius raconte kl chose: cc Varron fit offrir la paix aux Salasses à condition qu'ils n1s sent à payer une certaine somme d 'argent: que, s'ils payaient cette somme, il ne leu!t' serait plus causé aucun dommag·e ( .. . c ertani àrgenti summain eis ·imperœvit, niliil Prœterea damni illatuni,si) . Ayant ensuite envoyé de tous côtés des soldats 9our re tirer ce tribut, ces sold:lts arrêtèrent tous les jeunes gens qu'ils rencontrai.01lt et ks fii:ent [prisomüers (ad argentum exigen dum undique missis niilili'bn:>; 0111ne.o qui essent jwvenili œtate r;o1nj>rehenrlit). Que les Salasses, si rusés et si mérfi'ants à l'c]](:roit des Rmnain,;, soient devenus t• nt d '1111 coup si ingénr1s et si stnpic:cs pour tomber dans un piége si évident et si grossièrement tendu et cela dans toutes les vallées collatérales en même temps, qui vent 1e croire peut bien le croire; mais qui ne veut pas le croir·e, n ' a certainement r·as tous les torts de son côté. Il est à présumer que les choses se seront passées bien autrement pour ces jeunes gens. JYiais comment? Nous ne le 6avons pas . 3 7° Mais voici l a débacle. Les Romains, et par la foree des armes et par la ruse, se rendirent enfin complètement 1;:m.îtres du pays des Salasses. Auguste les <!étmisit entièrement et les vendit à l 'enchèr.o sur le marché d ' Ivrée (Cœsar · Augnslus eos funditus delevit, et u, niversos, ad F.pore diam deportatos, sub corona 'ùenumdedit. Strabon) . 01'1 compta huit mille hommes de guerre et trente six mille hom1Iles d'au tres gens lesquels tous :furent v · endus :1 l 'encan, et cette nation fut complètement éteinte ( . . . cœterorum quiden• corporum m.illia sex e t triginta censa s1tnt; qui au tem ferre arma poterant octo 111illia imple vere; Terentius Varra cuncl.os il/os acie 'ùictos sub hasta wndidit . . . r.t extincta eoruni natio est. Strabon). Voilà donc les Salasses tous àJ jamais disparus 1die 1a scène de ce monde. N'en [])a11lons plus. Mais continuons. 8° Sur l ' empJacement même du camp ro main, Varron fonda la Vilic d'Aoste et Auguste envoya pour J'ihabiter trois mille romains (tribus ronuinoru.m millibiis Cœsar A ugustus missis, urbeni A ugnslam habi tandam tradidit. Strabon). Ici Dion ajoute que les meiileures terres des Salasses !furent données aux cohortes prétoriennes (agri eorum oPlima, Pars co h ortibus pretorianis data). Voici les Sa lass�s qui ressuscitent ! Si Varron donna les meilleures terres aux soldats 1prétoriens, il laissa donc les terres moindres à qui? Mais aux Salasses restants. S'il n'était plus resté aucun Salasse, il n ' avait pas besoin de choisir - parmi les terres, les rneilleures, pour les donner aux Romains, [JUisqu'ils les avaient toutes. On ne choisit pas quand tout est à soi . L'historien grec Appien (Histoire de Rome) qui écrivait sous Tra jan dit clairement: cc La République Ro maine n ' enievait pas aux ennemis 'tous leurs · bi , ens, mais seulement une p::trtie
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