Les Romains et les Salasses Abbé Henry
fois l'occuper: les nouveauj( maitres non seulement ne : trouvent rien ;1 redire, mais ils regardent même corrune nne fortune d'avoir là des gens tout trouvés pour re peupler et refertiiiser des régions dévas tées par la guerre. i2° Que le pays des Saiasses, qui dé bo.rdaient jusqu'à Ivrée et plus bas ·encore, ait eu oles 100.000 habitants � nons pouvons le conjecturer de ce passage de Dion Cas sius (Fragments 79) où i.1 parle de l'écla tante victoire qu'ils remportèrent (env. 150 ans av. J. C.) sur les troUi)('S du Consul Appius Claudius auquel ils tuèrent ro.ooo hommes sur le champ ùe bataille \Suù APPio Claudio et Pubblio Meic.!lo Coss., cmn a Salassis illata clades esset Ronianis . . . Julius Obsequens VII). Pour infliger aux Romains une semblable dé.faite, et leur tuer jusqu'à 10.000 110mmes, tont ce qu'il y avait alors de plus aguerri, il fallait bien que la nation des Salasses ht nombreuse. 13° Mais une chose qui· foit voir que les Salasses ont été bien loin d'avoir été rnm plêtement anéantis (comme :nation, oui; mais comme individus, non), c'est le grand nombre des noms Salasses de localités qui sont restés et le petit ,nombre des noms ro mains qui ont survécu. k� la philologie 5 toriens. Ces terres ont constitué les fundi. Ainsi nous avons 1e fundus Tarenlianus Tarensan, le fundus Gratia.nus Gressan, Je fundus ]oventicinus Jovern,:an, le fundus B e bi a nus Bibian, le fundu.- Porrectianus /Porrossan... Toutefois, aux portes même de la Ville d'Aoste nous trouvons àes noms qui ne sont déjà plus romains, com me Gignod, !Sarre (fünzo e11 uoo)... Sur fa . grande route consulaire d'Aoste à Ivrée, nous avons Quart, ad quartu.m lapidem, Chétroz ad sextu11i lapide11i, Nus ad n on u m lapidem, Diémoz ad deci11ium la jJidem, Châtillon Castellio, Verrès Vitri cium et peu d'autres. Sur la route cl'Aoste au Petit-St-Bernard nous avons Aymaville la villa d 'Aimus -et d' A - u i l i us , Vïl1eneuve, p.:ut-ôtre Arvier Arva, et Avise Abyssus... ?-.forge>�, la ca pitale du Valdigne, qui était certainement un centre très important 0.u temps des Ro mains, a gardé son nom celti·1ne. D:ains 1a Table de Peutinger ou Théo closienne nous trouvons signalées trois im portantes stations romaines, dont deux dans le Va1digne A rebrigitlm et A r i oli ca . Non seulement on ne sait pas où se tron vaient ces stations importantes (qu'on pla ce l'une à Pré-Saint-Didier et l'autre à confirme notre croyance · à la survivance La-Thuile) mais ces noms El ont même dis des Salasses, croyance qui n'est pas une paru du patois. L'autre station app{:lée simple croyance, mais une évidence; une · E n d rac i n u m est clans la Vallée du Grand certitud·e. Ainsi nous trouvons des noms Saint-Bernard (on l'identifie · avec Etron- romains seulement .aux -.;nvirons d'Aoste et le .long de la grande route !Consulaire, et quelques um . ai11eurs. .!\lais dans les vallées collatérales presque pas de . noms romains: partout des noms celtes-salasses, des noms du vieux patois: ce qui prouve que le pays . a été repeuplé par les Salasses eux-mêmes. Aux environs d'Aoste nous avons les meilleures terres, les pfos grasses, dcnnées par l 'e.ml[ )ereur Auguste anx soldats pr"é- bles) : mais encore ici le nom a disparu de la Vallée. 'l' eut-être ces noms ont à l[)einc pris racine qu'ils étaient dej?t oubliés. Et pourtant, ce devaient être des Jocalités bien importantes puisqu' . elles ont trouvé place clans une carte géographique (si ra res à cette époque) à -côté des noms cl'Aos te, d'Ivrée, de Verceil, de Turin: cepen dant aujourd'h�i plus de traces même de · ces noms. Nous pouvons donc dire que 1e$ uom;J
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