Les premiers guides de Courmayeur
- II - « Lundi 30, ils partirent donc à 5 heures du matin chargés de cO\Ì– vertures, de vivres et de tous !es meubles qu'ils crurent nécessaires pour leur hardie entreprise. A une heure après midi, ils arrivèrent · sur le Col du Géant où ils se réfectionnèrent. « Pendant le trajet, tous les Messieurs qui étaient informés de leur dé– part, suivaient et examinaient avec leurs lunettes d'approche la généreuse caravane qui grimpait de roc en roc. lls continuèrent ensuite leur course sur le bord sud-est de la Mer de ·Giace ; veFs les 6 heures du soir, ils arrivèrerit derrière l'Aiguille du Midi qui se trouve beaucoup au dessus des Grands-Mulets (lieu de repos et de pernotation des guides. de Cha– monix) ; ils se décidèrent à y passer la nuit sous un roc qu'ils y trouvè– rent heureusement et qui désormais servira de chambre à· coucher aux touristes qui désireront visiter le sommet du Mont-Blanc. lls y sentirent un froid assez vif qui ne leur permit pas de dormir beaucoup et qui les engourdit un peu. Cependant à l'aube du jour, au ·moment où les pre– miers rayons du solei! dorèrent la cime du Mont-Blanc, ils se mirent en marche et gravirent le Mont Maudit qui se présentait devant eux· ~t dont ils atteignirent le sommet après trois heures de marche. Arrivés sur ce mont, ils rencontrèrent une aiguille qui n'a pas encore de nom, mais que l.'intrbpide écossais, qui m.archait t~ujours très bien, baptisa du nom de Turin surnom du guide qui avait été un des premiers promoteurs de cette découverte et un des plus constants et des plus intrépides dans sa recherch~. « Après avoir surnommé cette aiguille qui fut le passage le plus . pé~ nible (eux disent le seul) ils se trouvent au pied du mamelon du Mont– Blanc dont ils ne se doutaient pliis d'atteindre le sommet; ils s'élancèréllt tout bondissant de joie sur ces glaces. éternelles avec une ardeur et un cou– rage invincible et à une heure après midi ils se _trouvent heureusement _au· sommet du Mont-Blanc tout fiers de voir leurs efforts couronnés du _plus brillant succès. ;, Après un léger repos .. .. forcés par un vent glacial et furieux, ils re– descendirent en suivant. la mème route et à 8 heures du . soir Ùs arri~èrent· sur le Col du Géant où ils se proposaient de passer la nuit ; mais poussés par une forte bise, iis descendirent au clair de la lune jusqu 'au plateau de Lusserey où !'on a formé le projet de construire le pavillon et ils cori-– chèrent là. Le r"' aoiìt ils étaient à Courmayeur.... » La Gazette de Savoie mit aussitot en doute, puis nia l'ascension. Après avoir nié que le Mont-Blanc ait été gravi du coté de Corirma– yeur, après avoir déclaré qu'il ne !'a jamais été et qu'il ne pourra jamais l' ètre que du coté de Chamonix. (?), elle ajoute: « VoiCi l'itinéraire qu'ont suivi !es jeunes gens de .Courmayeur. Après avoir franchi le Col du Géant, ils ont continué leur excursion par la vallée de la Mer de Giace, au ver-· sant méridional de la chaine des Aiguilles du Midi, vallée très charmante d'une giace unie et d'une pente peu sensible. Ce passage de deux heures environ n'offre pas ou du moins très peu de crevasses à- franchir. Ils ont ensuite rejoint le passage ordinaire entre le Mont Maudit et !es Rochers Rouges à l'entrée du vallon dénommé Puerche, d'où il lerir restait encore plus de deux heures à monter pour atteindre la cime du ·Mont-Blanc, -et
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