Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 1 21 les tempêtes - souffle autour de lui. Ce qui au fond est glo­ rieux pour lui et pour nous et de bon augure. Même ça nous fortifie. Seulement, comme nous en sommes aux premiers débuts, des plus rudes, il fait bon de se sentir non pas seuls mais serrés autour de notre Drapeau modeste mais fier, le­ quel commence à Hotter au grand s oleil valdôtain à la stu­ péfaction de plusieurs. Car faire de l'action régionaliste par ce temps de natio­ nalisme farouche, ça peut très facilement paraître absolu­ ment téméraire au public. Mais nous sommes j eunes, con­ vaincus, unis, résolus; l'avenir est à nous. Tu verras par le petit compte-rendu du « Duché » pro­ chain, le petit travail que nous avons fait ou décidé à Châ­ tillon. Nous avançons, certes, très lentement et pour cause, car nous avons tout contre nous. Mais nous avançons sûre­ ment. J'en ai la s ensation nette ! Le plus dur pour nous, c'est 1°. de s e préserver contre les courants politiques qui veulent nous asservir, ou bien contre les manoeuvres des partis qui cherchent à nous « silu­ rer » ; 2°. de combattre cette masse d'apathie, d'indifférence et de scepticisme qui est énorme, j e te dis, à se couper par tranches avec le couteau ! Le français, par exemple, se meurt en Vallée d'Aoste à l'Ecole et par l'Ecole. Dans combien de Communes on n'en­ seigne plus le traître mot aux enfants. C'est la mort et la tombe ! Eh bien ! pas un père ou mère de famille qui re­ mue le petit doigt pour y rémédier. Quant à la « Ligue » hélas ! pour le moment elle se trouve comme paralysée. Voilà bientôt 4 ans qu'elle n'a plus tenu aucune Assemblée Générale ! . . . Mon cher, notre tâche de Jeunes Valdôtains est aussi rude que vaste. Car nous n'avons pas que le français à cher­ cher à défendre « unguibus et rostro ». Puis notre Groupe est encore très restreint, éparpillé

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