Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

1 28 Abbé Joseph Trèves suis permis de te présenter très sommairement n'est qu'un petit Précis oh ! combien imparfait et par ses lacunes et re­ dites inévitables. Pourtant, ce modeste Précis, par les temps qui cou­ rent est, si je ne m'abuse pas trop, une entreprise formidable par les ardues, complexes et délicates difficultés qui se pré­ sentent en tous sens, mais d'une réelle opportunité et même, sauf erreur, d'une urgente nécessité encore et avant tout comme nette, franche impartiale affirmation régionaliste val­ dôtaine, car le nivellement qu'on veut réaliser est complet et l'ostracisme à notre langue et cachet valdôtain mortel dans les intentions et autant que possible dans l'exécution. Nous sommes, nous Valdôtains, muselés, paralysés, baillonnés, niés, anéantis, si possible. Mais, vive Dieu ! la foi de nos âmes, l'amour de nos coeurs, la voix inexorable de l'Histoire toute puissante est là et, au sein de l'esclavage mortel qu'on nous impose, la vérité historique sera notre efficace et le plus autorisé dé­ fenseur. Aussi me suis-je attelé à cette rude besogne coeur et âme, et, s'il plaît à Dieu, avec une foi et un amour que rien ne rebutera ! Je n'ai pour moi que la grâce de Dieu que j 'invoque chaque jour à cet effet, ma foi et mon amour et la coHabo­ ration intelligente et dévouée des amis. Hors de là tout me manque : capacité, culture, argent. Je n'ai rien des conditions essentielles et indispensables pour le succès. Pourtant quelque chose me dit au coeur que ce succès viendra, lentement sans doute, au prix de toutes sor­ tes cie peines et de sacrifices, mais il viendra. Et s'H plaît à Dieu, l'an 1 937, après dix ans de soucis et de travaux, verra l'apparition du dernier volume, et alors vieilli et usé je chan­ terai mon « N une dimittis .' ». Et jamais je n'aurai le droit de tirer vanité de cette « Histoire Valdôtaine » étant le pur effet et de la grâce de Dieu et de la collaboration des amis. .

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