Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

1 86 Abbé Joseph Trèves points principaux de cette causerie amicale dont tu voudras bien me pardonner la simplicité, l'abandon et la longueur. C'est l'idée que tu as émise si opportunément d'un ren­ dez-vous fraternel pour la « Colonie Valdôtaine » de Turin. Mon Dieu ! loin comme je suis, je pourrai faire vraiment trop peu pour elle, soit pour celle de Turin in sè e per sè. Mais l'initiative m'est d'autant plus chaudement à coeur, que s a réalisation à Turin, soit sa constitution et fonc­ tionnement, nous serviront de lumière, guide et modèle pour tâcher d'en faire peu à peu autant pour les autres Colonies V. de l'Italie. Nous devons donc avoir à coeur de faire notre possi­ ble d'avoir et constituer la 1ère de Turin, le mieux possible, en nous donnant, au besoin, le temps requis pour cela. Quant au nom, il est tout possible que celui de « Fa­ miHe V.ne » soit le plus adapté. Il implique l'idée de fra­ ternité entre ses membres et en même temps l'idée d'une personne qui doit présider à cette Famille, un peu avec la bonté, l'autorité et le sérieux d'un Père. Et pour ma part, ça me va à merveille. Certes, oui, chaque « Famille Valdôtaine » constituée j ouira d'une fort grande liberté. Cela va de soi et se conçoit fort bien. Toutefois il semble bien juste, opportun et même très avantageux pour ces Groupements valdôtains éparpil­ lés, d'être rattachés directement au Pays et à la Patrie val­ dôtaine par cet organisme dont les trois petits Membres du Comité Promoteur : Toi, Crétier et moi faisons partie, et de l'esprit duquel nous nous sommes inspirés et nous inspi­ rerons toujours dans toutes nos initiatives modestes ou gran­ des, n'est-ce pas vrai, mon bien cher Félicien ? De la sorte, cet esprit règnera unique, se fortifiera, se conservera, s 'alimentera réciproquement : le Pays pouvant recevoir à la longue de grands avantages de ces Groupe­ ments libres, mais organisés et reliés entre eux et unis inti­ mement avec le Tronc Valdôtain, dont ils représenteront les