Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 1 91 nous être concertés préalablement avec toi, fraternellement, tous ensemble nous déciderons . Et ce sera alors déjà un beau point d'acquis. Dieu aidant. Tu me surprends vivement, mon cher, en m'annonçant qu'à la suite de tes recherches patientes, tu as découvert à Turin, près d'une centaine de Compatriotes constituant une élite de personnalités. Oserai-je te prier de vouloir bien me faire tenir aussi vite que tu peux, une copie de cette Liste-là ? Encore pour la passer à mes amis, pour les convaincre non seulement de l'importance et nécessité - ils le sont déjà - mais urgence de la chose. Puis cette liste peut nous être utile dès ce jour, tu le comprends, à plus d'un point de vue, à nous aussi ici au Pays. Ah ! nous valdôtains, nous nous ignorons trop, nous nous estimons, par là, et entraidons trop peu. Il nous faut à tout prix changer de méthode afin de parvenir à fraterniser le mieux possible. De là, la j oie, la fécondité et le mérite de la vie ! A mesure que tu pourras, mon cher, je suis persuadé que tu iras aussi avec amour à la recherche des humbles et des petits de la bassa forza et des grégaires. Cela nous sourit particulièrement, je crois, 1°) à moi pauvre chevrier à travers les clappeys d'Erésa, pendant 6 ans de mon enfance. Il me semble donc d'avoir pratiqué et connu discrète­ ment cette profession bien estimable ( au fond), quoique si méprisée du monde, assez belle et des plus saines qui soient au monde ! 2°) A toi rude et obscur travailleur, durant de si lon­ gues années, des vignes de Gaspard sur Montjovet ! Ces petits viendront à nous. Eux nous seront précieux. Et nous tâcherons de leur faire le plus de bien possible, au sein de notre chère « Famille ». Ils se révèleront les uns par

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