Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

200 Abbé Joseph Trèves Ah ! brave, cher Félicien, vois un peu si tu peux faire quelque chose à cet égard. Pardon, je sais qu'elle était en bonne relation avec Mr. le Prof. Benj amin ChristiUin dont l'adresse m'échappe, en ce moment, et qui du reste, en ces j ours, sera certainement à Issime. Enfin, moi je ne puis m'empêcher de te signaler ce 1 er cas de départ pour l'éternité d'une âme absolument amie é­ clairée et courageuse et dévouée à notre vallée et à nos trois fois justes revendications. 2°) Pardon, mon cher, je suis aussi travaillé par le dé­ sir de voir recueillir les Vieilles Chansons d'Emarèse, Mont­ jovet, Champdepraz, Saint-Germain, enfin du Mandement de Montjovet. Ton cher oncle Abraham n'était-il pas canterino ? Si tu croyais de lui faire tracer sur un cahier toutes les chan­ sons de sa jeunesse, françaises, patoises, italiennes, piémon­ taises. Sur le nombre il y en aurait certainement de remar­ quables ! Encore, ta tante (je pense) Catherine veuve Crétier Gaod, n'était-elle pas aussi canterina ? Qui se trouve­ rait-il pour lui faire dire et avoir la peine d'écrire fidè­ lement sous sa dictée, tout son répertoire à elle, de « Chan­ sons d'autrefois » ? Sans doute leur air aussi nous intéresse beaucoup. Mais quel est le musicien patient qui va nous le fixer par notes ? Peut-être, pour la vieille Catherine, ce serait l'organiste Gédéon Crétier (Teyan) . Pour ton oncle, toi-même étant or­ ganiste et musicien à son temps . Vrai, la vieille Chanson me touche. Elle a égayé e t sou­ tenu nos pères. Pourquoi la laisser tomber dans l'oubli et la tombe ? Mille pardons, mon cher ? Il te semblera drôle que je vienne chercher à t'arracher à tes études et recherches si sé­ rieuses et si profondes pour te dire d'essayer de trouver en­ core quelques instants de loisir pour recueillir nos « Vieilles