Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba
220 Abbé Joseph Trèves nes d'accorder aux bons principes moraux, fondamentaux pour la vie et la prospérité des individus, des famiHes, de la Société, de notre cher Pays natal en particulier, la place qu'ils méritent dans ton Grand Ouvrage, pour autant sans doute, que sa nature scientifique et documentaire s'y prête. Car, vouloir ou non, la question morale - au fond, la question religieuse - est vitale et essentielle pour la vie et le vrai progrès et la vraie civilisation de toute famille, peu ple et nation qui soit au monde. Et au fond la crise économique actuelle a été produite par une crise religieuse et morale qui l'a précédée et qui, hélas ! dure encore sur plus d'un point. Pro passe, nous devons être, per carità di patria, des ou vriers, des soldats, j'allais dire des apôtres du redressement moral qui s'impose si nous ne voulons pas aller vers le sui cide et la mort ! Certes, je ne puis qu'applaudir des deux mains à ta ré solution d'aborder en plein dans ce 1 er ouvrage dont tu as eu la bonté (dont je te remercie vivement) de me faire voir le Canevas - par moi lu par trop sommairement - d'abor der dis-je, le problème brûlant du « dépeuplement » de la montagne, à Montjovet, dont, comme tu le dis fort bien, Emarèse et Champdepraz sont les deux esponenti les plus éloquents et les plus évidents . La solution soit 1 a guérison de ce mal est une question ardue et complexe qu'il faut pourtant aborder résolument. Le pire de tout c'est que l'Ecole - question vitale - trahit maintenant sa mission de la façon la plus lamentable ! j e dirais à tous les points de vue. Oui, certes, il faut chercher à améliorer le sort du mon tagnard, intellectuellement, socialement, économiquement et chercher à embellir sa vie. Mais ma conviction est qu'il faut respecter profondé ment chez lui une simplicité de moeurs, d'habitudes, et de vie, une sobriété forte et austère, la réflexion, le sérieux, le
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=