Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba
Lettres à M. Félicien Gamba 221 mépris du luxe, des vanités, des oripeaux, des besoins facti ces et des prétentions profondément délétères des villes . Ah ! de grâce ne citadinisons point, n'urbanisons point le campagnard, le montagnard. Au contraire, fortifions-le dans ses sentiments de sim plicité forte, de vraie fierté, de vie saine, sobre, austère mê me, mais gaie et pure. Je n'insiste pas davantage ici sur ce point de vue au quel toi, rude campagnard, avec les exemples vivants que tu as sous les yeux, de ton oncle, rude et fier montagnard, é marésot d'éducation et de vie, tu souscriras, j 'en suis per suadé, de tout coeur. Mais mon cher Félicien, je me fais un devoir de te dé clarer très franchement et très loyalement qu'il ne m'est point possible, trois fois hélas ! d'être ton collaborateur di rect et personnel pour cette partie de ton ouvrage qui traite du problème du « Dépeuplement de la montagne » pour E marèse. Non seulement parce que j 'en suis éloigné, que j 'y fais des apparitions toujours plus rares et plus passagères, mais surtout parce que je suis pris et absorbé par un tas d'autres occupations et préoccupations qui se multiplient et qui me talonnent, et que tu peux deviner. D'autant plus que réellement je commence à vieillir et que je sens mes énergies diminuer chaque année. J'ose espérer que Gamba Joseph, aidé de son très intel ligent frère Ferdinand, déjà père de 5 enfants ( dont le der nier n'a que 5 mois ) et qui va devenir, s'il plaît à Dieu, une des colonnes du relèvement de notre cher et si malheureux Sommarèse, ton village natal, pourront t'offrir à ce sujet une aide dévouée, efficace à condition que tu leur traces un Ques tionnaire précis et détaillé de la matière soit des renseigne ments que tu désires. Les Torgnon sont tramontati. Ce sont eux qui, tout naturellement et grâce à Dieu,
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