Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba
260 Abbé Joseph Trèves Certes, j e tiens compte de ta position d'ouvrier de la Fiat, mon cher ! Du reste, il ne m'est jamais passé par la tête qu'il fût nécessaire de te stimuler au travail par crainte d'un brin de noncha:lance. Tu es un bûcheur admirable, Félicien ! Toi, tu aurais besoin d'être modéré, et cela plus d'une fois, pour ta santé. Voi•là la vérité ! Seulement, il m'arrive parfois, dans mes désirs impa tients, je ne voudrais pas dire aveugles mais assez naturel lement peu coordonnés à ton plan de travail et à ton pro gramme soit particulier soit général, de solliciter de toi, tou jours si possible, de t'adonner enfin à telle portion de tes Etudes et Recherches plutôt qu'à telle autre, pour certains motifs particu1liers, ou généraux. Comme je viens de le faire par exemple pour la « Toponymie », du moment qu'elle sem ble se mettre, grâce à Dieu, finalement à l'ordre du j our des Recherches et Italiennes et Valdôtaines. A ton tour, dans tout ce que tu demanderais de moi, malgré ma vofonté sincère de t'aider et par devoir et par amour, volonté dont tu n'as j amais douté, et avec raison me semble-t-il, veuHle bien tenir compte de trois choses : 1 . ) je suis curé et j 'ai de ce fait, bien moins de temps Hbre et à ma disposition qu'étant Recteur : j e me trouve, et c'est jus te ! combien plus lié de ce fait-là seul. Ainsi dès le 1er mars jusqu'à fin mai, j 'ai mes catéchis mes quotidiens : et ce mois, les Exercices, chaque soir, de St-Joseph : Ghapelet, etc., et de même en Mai, le mois de Marie, et en Novembre le Mois du Rosaire, transposé du mois d'octobre. 2 . ) J'ai déjà sur les bras combien de collahorations à d'autres initiatives d'ordre religieux, moral ou même cultu rel qui me talonnent et qu'il m'est impossible de mener de front, devant laisser en arrière une pour penser à l'autre.. 3 . ) Et celui-ci est le pire des empêchements ; à 62 ans je vieillis réellement. Ma mémoire s'en va. Ma jambe gauche,
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