Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 261 hypothéquée à la suite de 3 sciatiques, me devient faible au point de me devenir aux 2/3 invalide, surtout pour les mon­ tées, lesquelles, à chaque 1 /4 d'heure à peu près, il me les faut partager en étapes pour m'asseoir un instant ne fût-ceque 1 ou 2 minutes, si je ne peux 5, et puis reprendre ma route. Sans 1a santé affectée encore par une extrême faiblesse d'estomac, ma foi, malgré, supposons, une volonté réelle, et même forte, le travai1l qu'un homme peut fournir, en dehors de son strict devoir d'état, est bien faible, disons misérable même. Telle est donc ma situation actuelle, comme puissance, ou mieux faiblesse bien grande, de travail intellectuel et de marche, faiblesse qui évidemment ne fera que s'aggraver avec les ans . Je te dis ceci non pas pour venir gémir ou me plaindre - inutilement ou enfantinement ce qui serait faiblesse à son tour et même sottise, - mais pour que toi, cher ami, tu aies aussi la bonté d'en tenir compte, et pour ta règle pré­ sente et future. Combien je désirerais voir un étudiant d'Ernarèse ou de Montjovet résidant au Pays, épouser notre idéal histori· que en plein ! Mais, hélas ! personne à tout ce jour. Et cette stérilité d'étudiants, prêtres et professionistes des trois Paroisses intimement Soeurs, car beaucoup du mê­ me sang coule dans 1leurs veines, m'attriste, me surprend et me désole réeUement ! Vive Dieu, tu as à tes côtés ton cher fils Ernest qui se prépare à être, Dieu merci, n'est-ce-pas, ton premier et meil­ leur collaborateur, en toutes manières, et ton continuateur dans ces parties de ton vaste Programme, que malgré ta vo­ lonté non pas de fer mais d'acier, tu n'auras pas pu conduire à bonne fin et compléter absolument. Et Dieu en soit béni ! Et je gage que c'est là pour toi le meilleur réconfort et consolation.

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