Lettres de l'Abbé Joseph Trèves à Félicien Gamba

Lettres à M. Félicien Gamba 263 Grâce à Dieu, la montagne est restée naturellement plus fidèle à la vieille pronociation du patois, donc elle est la plus près de la vérité, et une source plus grande par consé­ quent de lumière, spécia<lement en fait de Toponymie. Eh ! bien, si en plaine on dit : téta ( tête ), Emarèse dit : teshta : de testa ('1atin ) ; or je ne sais vraiment écrire cette aspiration emarésote de : tête, château, ôter, etc. Et de un ! Cette autre particularité émarésote d'une espèce d'erre qui remplace l'emme de la plaine. Mine : en plaine mena, grama meuna, à Emarèse : mé­ ta : comment écrire ça ? Et pourquoi ici cette différenciation dont je ne saisis pas l'origine, tandis que pour tête-téhsta­ testa elles est évidente. Certes, il y en aura d'autres - et combien ! - des dif­ ficultés de ce genre, qui ne me viennent pas à la mémoire, ( étant la 1ère fois que j'aborde ce sujet de cette façon toute pratique) si elles te viennent à toi, aide-moi je t'en prie à me tirer d'affaire. Car notre Recueil de Toponymes Ema­ résots nous l'aimons le plus exact et le plus proche de la vérité que possible, c'est évident. Certes, ce Recueil je le vois long, complexe, difficile, demandant 2, 3, 4, 5 contrôles; avant 2 ans pour le moins, je crains fort que nous ne puissions posséder ce Recueil de To­ ponymes Emarésots, exact et complet, se présentant d'une façon digne et sûre (pour autant qu'il dépend de nous ) à l'examen ensuite minutieux des glottologues compétents et sérieux. De plus, il me semblerait juste, vrai, naturel et pratique de préférer la graphie soit prononciation française à <l'italien­ ne du moment que nos toponymes patois sont du vieux fran­ çais ou du roman ou du celte ou ligure, la plupart du temps latinisé ou romanisé et jamais italianisé jusqu'ici par nos campagnards.

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